Tiens Judas, voilà tes 30 Reichsmark
La grande force du film ce n'est pas de retracer le parcours de Claus von Stauffenberg avec efficacité, c'est surtout de montrer à quel point il est facile de tordre une réalité historique pour qu'elle soit vue d'une toute autre manière.
Entendu autour de moi à la fin de la séance:
- C'est une histoire vraie, incroyable.
- C'était un héros.
Un héros? Tu parles ! Claus von Stauffenberg, colonel de l'armée du Reich, entre en résistance en 1942 lorsque, envoyé en Afrique, il prend conscience de la tournure des évènements et que le caractère extrême des exactions de l'Allemagne nazie promettait à coup sûr un sévère retour de bâton à l'heure de la défaite.
Dire que Stauffenberg a résisté à Hitler, c'est un peu oublier qu'avant de vouloir sa peau il a approuvé toutes ses décisions et largement adhéré aux idées du national socialisme.
Tels les communistes français ayant réussi à faire oublier qu'avant l'opération Barbarossa ils ont été les premiers à vendre leurs culs aux allemands; tels les gauchistes de tout poil hurlant à qui veut l'entendre que Pétain était de droite et que la résistance était socialiste (quand bien même De Gaulle raconte dans ses mémoires avoir été rejoint à Londres par les juifs de France et les ultra-nationalistes français de l'extrème droite); tels les collabos devenus maquisards dès 1945, le colonel Claus von Stauffenberg est un héros. « Ce n'est pas moi, c'est lui, tout est de sa faute, l'Allemagne n'y est pour rien », aurait-il dit à Nuremberg si il avait pu.
Le 10 Mai 1941, Rudolf Hess, dauphin du führer et fidèle parmi les fidèles, s'envole seul pour la Grande Bretagne dans l'espoir d'y négocier une paix séparée improbable.
A quand un film sur l'épopée de ce héros si pacifiste?