Link est un bouseux, un vrai de vrai, il vit dans un village avec d'autres bouseux et range des chèvres à la fraiche pour se marrer. Il n'y a pas de prophétie et il n'y a pas de fée, il y a juste Link, des chèvres et une poignée de gamins attardés.

Un jour – événement ! – le monde est englouti par les ténèbres et là, pas de chance, Link est obligé de sortir de son village de péquenots pour aller sauver la seule gonzesse pas trop mal foutue de son village.
A peine a-t-il mis un pied dehors que le voilà maudit et transformé en loup avec un morpion cynique sur le dos. Mais même une fois redevenu lui-même, les choses ne s'arrangent pas beaucoup, la plaine est dévastée, les villages sont vides, les Gorons sont hostiles, la Mort est passée par là.

C'est peu de dire que j'ai été déçu par les premières heures de Twilight Princess, tant le démarrage se montre poussif et les PNJs - tout droit sortis d'un concours du modèle le plus monstrueux - sont résolument antipathiques, avec une mention spécial pour le gnome vénal et laid.
En revanche, cette entrée en matière difficile (2 à 3 heures tout de même) donne une réelle ampleur à la suite de l'aventure et un sentiment assez inhabituel pour la série (voire même, involontaire?).

Vous vous souvenez quand vous retourniez au village Kokiri pour profiter de quelques instants nostalgiques de vos premiers pas dans la forêt? Oubliez ça, car dans Twilight Princess on part pour ne plus jamais revenir, un par un les bouseux disparaissent de la scène, la nénétte du début devient le dernier de vos soucis et vous n'avez plus aucune envie de retourner dans la fosse à purin qui vous servait de village. Link n'est pas un héros, il parcourt la plaine lugubre et les villages désertés pour son seul intérêt, échapper à sa condition d'éleveur de chèvre. Il rend peu de services et ne s'attache à personne d'autre qu'au petit monstre égoïste et manipulateur qu'il traîne en permanence (notez la concordance de caractère). Le monstre se changera en princesse et Link en sauveur divin, et il n'y aura pas de fête pour célébrer ça.

C'est l'histoire d'un mec qui claque la porte de chez lui et laisse tout le monde derrière pour aller chercher la grande aventure, il a réussi.
Tanaziof
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mon top Wii, Les meilleurs jeux Zelda et Les meilleurs jeux Nintendo

Créée

le 9 mai 2011

Critique lue 5.3K fois

117 j'aime

12 commentaires

Tanaziof

Écrit par

Critique lue 5.3K fois

117
12

D'autres avis sur The Legend of Zelda: Twilight Princess

The Legend of Zelda: Twilight Princess
facaw
5

Boredom Princess

Suite à la grosse claque que m'a infligé The Wind Waker, j'ai attendu avec impatience cet épisode qui s'annonçait comme une tuerie tout en revenant aux bases de l'épisode mythique "Ocarina of...

le 13 juil. 2012

27 j'aime

9

The Legend of Zelda: Twilight Princess
DrunkenBastard
9

Critique de The Legend of Zelda: Twilight Princess par DrunkenBastard

Twilight Princess est un excellent jeu, comme on en voit rarement. Et un Zelda médiocre dans le même temps. C'est une aventure épique, qui transpire la féérie. Un périple haletant dont on peine à...

le 1 sept. 2010

26 j'aime

1

The Legend of Zelda: Twilight Princess
villou
5

Link est un héros, Hyrule n'est plus...

Devant la hauteur de l'attente la déception n'en a été que plus grande. Les fans de zelda sont exigeant et le seront de plus en plus. On ne se contente pas de "ça". Ce qu'il manque au jeu, c'est...

le 22 janv. 2011

18 j'aime

16

Du même critique

The End of Evangelion
Tanaziof
9

Plan de complémentarité de l'otaku

Ce qu'il y a de formidable avec Evangelion c'est que le plus retors des pièges à otakus s'est transformé en une machine "d'otakusation" massive, source éternelle de fan-service et remplisseur notoire...

le 10 janv. 2011

41 j'aime

7

Les Furtifs
Tanaziof
4

Je suis mi-homme, mi-chien. Je suis mon meilleur ami

Attendu de pied ferme, le nouveau Damasio, et c’est rien de le dire. Après une Horde virtuose, haletante, marquante à tous points de vue, comment ne pas piétiner d’impatience ? Le livre est...

le 20 juin 2019

35 j'aime

15