Wall-E
7.7
Wall-E

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton (2008)

Il paraît que lorsqu'on demande à quelqu'un les motivations de ses actes, il trouve obligeamment des raisons et un caractère volontaire à son comportement. D'ailleurs, il a pris l'habitude de donner un sens à toute sa vie, d'arranger une suite d'expériences disparates en un cheminement conscient et unifié sous une identité.
Ce que j'ai pu faire pour mon existence, je vais le réaliser avec les lambeaux de souvenirs d'un film que, comme ma vie, je n'ai pas encore regardé en entier ; ce qui je l'espère ne m'empêchera pas de lui donner un sens particulier. Car c'est ce que nous faisons, nous uhmains.


Un robot collecte et empile des détritus, répartis aléatoirement sur une surface indéfinie qu'ils recouvrent intégralement. Tâche sisyphienne.
Lorsqu'il découvre exceptionnellement une forme de vie développée hors de tout écosystème, il l'enferme dans une cabane. Là se trouvent les pièces de rechange et les outils qui lui permettent de se maintenir lui-même en activité.
Ce robot a deux appendices visuels qui ressemblent à des yeux, couverts par une protection contre les intempéries et les parasites lumineux, et lui donnent l'apparence d'un uhmain chagrin.


Un robot stylisé descend des cieux et scanne les environs. Son apparence et sa provenance évoquent les représentations que les uhmains du tournant du XXe siècle se font des extra-terrestres. Le déroulement de la fiction nous laisse penser que le robot de rangement "tombe amoureux" d' "elle".
Ensuite il y a une tempête. Puis il semble qu'il réussisse à accompagner la robotesse sur une station orbitale où elle rejoint ses créateurs uhmains.
Ces uhmains libérés de la gravité et de leur condition de bipèdes, remplissent des fauteuils automoteurs qui effectuent d'incessants déplacements.


J'ai décidé d'interrompre mon visionnage afin de faire le point sur ce que j'avais compris du film. C'était il y a trois ans.


Nous ignorons donc l'époque, la durée et l'étendue spatiale de l'activité du robot personnage principal.
Nous ignorons s'il a été conçu pour donner l'impression de ressentir des émotions, ce qui ne remplirait aucun rôle dans sa tâche de stockage de déchets (déchets qui pourraient constituer le nouvel écosystème terrestre). Son comportement "bienveillant" de collecte de formes biologiques est-il complémentaire de la tâche de scannage accomplie par la "robotesse", qui serait envoyée sur Terre pour y déceler de la vie ?
Ou bien, le robot est possédé par l'esprit d'un humain - mais alors assez désespéré par la solitude pour tomber amoureux d'un robot qui n'a même pas le physique vaguement approchant dune femme comme Alice Sapritch. Ou encore a-t-il subi une mutation aléatoire lui octroyant une conscience? Ou encore sous cette carcasse métallique se cache un cerveau ?


Les uhmains en orbite constituent-ils une expérience complémentaire, ou des sortes de réfugiés privilégiés qui n'ont plus à partager la condition de terriens, ou les seuls rescapés de l'uhmanité et de la vie terrestre?
Ont-ils été sélectionnés parmi la frange la plus adaptée à une existence peu stimulante dans un milieu clos et sans vie, j'ai nommé les couch potatoes ; ou bien l'usuelle élite intellectuelle et physiologique sélectionnée pour les missions spatiales s'est-elle transformée pour devenir la norme de l'uhmanité étasunienne ?


Je ne le saurai jamais.
(d'ailleurs je vais lui laisser la note attribuée avant le choix de ne mettre que des 10)
(quelle étrange condition que celle d'uhmain)

ChatonMarmot
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le 21 nov. 2017

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