Wall-E
7.7
Wall-E

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton (2008)

iRobots iSauvent les iHumains et la iTerre de la iPollution et du iMéchant

Dès que la merveilleuse chanson de fin du film s'est terminée, j'ai commencé à me questionner sur mon existence : comment cela se faisait-il que je n'étais pas allé au cinéma voir Wall-E dès sa sortie ? Comment cela se faisait-il que je ne l'avais pas vu alors qu'il a quasiment cinq ans et qu'il est aussi bon ? Étais-je dans ma période mauvais goût en 2008 ? Serais-je raciste des robots ?

Et pourtant, beaucoup de choses m'ont attiré vers ce Wall-E : j'adore tout ce qui est films avec des robots, films dans l'espace, films avec des vaisseaux spatiaux et surtout films de Pixar. Passons donc sur mon incompréhension totale en ce qui concerne mon non-visionnage de ce film avant aujourd'hui pour parler du film en lui-même parce que oui, j'ai vraiment raté quelque chose toutes ces années de ma vie sans Wall-E.

Wall-E, c'est l'histoire poétique et passionnante de ce petit robot qui, depuis sept longs siècles, exécute la tâche qu'on lui a confié : nettoyer la planète Terre pour la rendre de nouveau habitable par l'être humain. Mais voilà, vivre tout seul sur une si grande planète avec pour seul ami un cafard, c'est pas top. C'est alors que Wall-E va rencontrer l'amour de sa vie, un robot au design très Apple nommé EVE qui va le mener à bord de l'Axiom, vaisseau spatial où une partie de l'humanité attend, depuis 700 ans, de pouvoir retourner sur Terre. Pas si commun que ça même si ce n'est pas non plus le meilleur scénario vu dans un film d'animation, le film brouillant plus au niveau de sa réalisation que de son écriture.

Wall-E est sublime, que ce soit techniquement ou esthétiquement. Tellement sublime que je pleure en pensant à ce que ça devait donner dans une salle de cinéma mais bon, je vais me rabattre sur le Blu-Ray, c'est moins coûteux qu'une machine à voyager dans le temps. C'est sûrement l'un des plus beaux films d'animation que j'ai vu, dans tous les domaines où le mot "beau" est applicable. On s'immerge aisément dans ce monde post-apocalyptique et cet espace infini aux couleurs si magnifiques, dans ces scènes géniales de danses dans l'espace et on en redemande, le film ne durant que 97 pauvres minutes (ceci dit c'est peut-être mieux comme ça). Mais si Wall-E arrache la rétine, il prend aussi par les sentiments. L'histoire d'amour entre ces deux robots, quasi muets à l'exception de deux-trois mots et plus humains que n'importe quel être humain, est merveilleuse à en chialer, à en sourire, à en rire et à se toucher dessus. A vrai dire, je ne sais pas vraiment comment la décrire autrement que par un orgasme émotionnel, que ça veuille dire quelque chose ou non. J'ai limite envie de retirer ce que j'ai dit plus haut (oui, je me contredis, et alors ?), en ce qui concerne la réalisation et l'écriture. Cette dernière est en effet tellement géniale et audacieuse qu'elle est plus touchante que la réalisation en impose (et elle en impose beaucoup, je crois que vous l'avez compris). Les dialogues entre Wall-E et EVE sont formidables, il en fallait du cran pour faire une histoire d'amour autour de deux personnages connaissant si peu de mots. Evidemment, j'ai adoré la première partie du film, la partie entre Wall-E et EVE, la partie avec le moins de dialogues du film, mais j'ai aussi beaucoup aimé cette seconde partie à bord de l'Axiom.

Afin de toucher le spectateur, il fallait rendre les robots humains. Après tout, qui se soucie de robots et plus encore quand ils n'ont pas forme humanoïde comme ici ? Personne, ce ne sont que des boîtes de conserve sans âmes destinées à servir l'Homme, après tout. Quelle meilleure façon pour humaniser des robots que de robotiser des humains ? En effet, dans cet univers futuriste, l'Homme est dépeint comme dépendant des machines et de la technologie en général : chaque être humain n'a bouffé que du McDo pendant ces 700 dernières années ce qui a eu pour effet de transformer tous les humains en individus si gros et si américains qu'ils doivent se déplacer à bord de sièges volants, doivent attendre des robots pour les remettre en place s'ils tombent de leur "véhicule" ou encore qu'ils passent leur temps à demander de la bouffe et des boissons à d'autres robots. Ces derniers sont d'ailleurs ceux qui font la loi : l'Axiom est en pilote automatique depuis un bon moment et a plus d'autorité que le capitaine lui-même, la sécurité et la police sont entièrement robotisées. Derrière à peu près tous les produits que les Hommes vont acheter en masse dans cette société où la pub est partout où l'on peut poser le regard, il n'y a qu'une seule et unique société : Buy n Large et ça ne m'étonnerait d'ailleurs pas que les robots aient aussi pris le contrôle de cette société. Même le méchant du film est un robot. Alors bien sûr, il y a le capitaine et deux autres humains qui sont aussi des personnages importants, héroïques tout ça, mais on s'en branle un peu parce que ça reste des gros porcs moins humains que le couple de robots. Il y a aussi tout le thème de l'écologie, de la pollution et de faire pousser des pizzas parce que l'agriculture c'est swag mais je m'en branle aussi parce que c'est des thèmes qui ne m'intéressent pas.

Au final, je ne retiens de Wall-E qu'une chose, une seule chose qui peut faire adorer ou détester un film à elle toute seule : la magie. Wall-E est magique parce qu'il est esthétiquement magnifique, Wall-E est magique parce qu'il est techniquement impressionnant, Wall-E est magique parce qu'il est touchant dans son histoire, sa narration et ses dialogues, Wall-E est magique parce qu'il titille nos tympans avec sa merveilleuse musique, Wall-E est magique parce qu'il critique les Etats-Unis et la société du surconsommation tout ça, mais Wall-E est surtout magique parce qu'il est, pour aucune autre raison qu'il dégage cette magie qui en fait un film incontournable.

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le 2 févr. 2013

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Ripper-

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