Qui aurait cru de ce petit robot en images de synthèse aurait pu être si attachant, lui qui n'est que de la ferraille rouillée à la forme cubique ? Et pourtant Pixar réussit encore un coup de maître voire même un coup de génie. Car présenter un film d'animation avec si peu de dialogues était osé, surtout venant des créateurs de Ratatouille. Mais la firme américaine a plus d'un tour dans son sac et, grâce à la maîtrise du réalisateur Andrew Stanton, le long-métrage devient très vite la meilleure production issue de l'alliance Disney/Pixar.
Avant tout, l'animation est irréprochable, contrastant le réalisme des décors (et du héros métallique) à la version cartoon des protagonistes humains... Fluide, parfois bluffante et surtout dynamique, l'animation du futur est bel et bien présente, les géants Pixar ayant encore une fois repoussé leurs propres limites. De plus, la musique tantôt triste tantôt enjouée de Thomas Newman donne toute une ampleur au long-métrage, mettant en particulier en avant la chanson "Put On Your Sunday Clothes" du film Hello Dolly!, film que notre petit protagoniste écoute incessamment.
Quant au scénario, Andrew Stanton a réussi à émouvoir grâce à une histoire d'amour improbable entre deux machines totalement opposées, le tout dans une trame classique de prise de conscience humaniste. Poussif ? Peut-être vers la fin, où l'on tombe dans un certain classicisme. Mais dans tous les cas, le spectacle est riche en rebondissements et en passages comiques absolument délirants, comme lorsque WALL•E découvre petit à petit avec une incompréhension totale les objets anodins des humains qu'il collectionne avec affection.
Des séquences hilarantes, des personnages attachants (notamment Mo, le petit robot maniaque de la propreté), une atmosphère bouleversante, un sens inouï de la mise en scène : WALL•E est une merveille à l'impact inattendu, un film surprenant de bout en bout dont on ne peut se lasser, que ce soit au niveau de la qualité de l'animation ou de son scénario rocambolesque alliant aventure science-fictionnelle déjantée, fable humaniste d'anticipation et épopée amoureuse aux confins de l'espace.
Au final, en dépit d'un léger défaut (la présence de l'acteur Fred Willard en chair et en os dans un univers entièrement numérique), WALL•E reste un excellent film de science-fiction, une magnifique romance et un film d'animation hors-pair, prouvant définitivement que Pixar est au sommet et que ses concurrents auront du mal à égaler un tel un chef-d'œuvre.