Quoi de mieux qu'un film d'animation pour provoquer une prise de conscience chez les enfants/adolescents? Disney l'a fait pendant des décennies en donnant l'image de la femme princesse dont l'ascension sociale se fait rime avec mariage et de l'homme chevalier servant au sourire étincelant. Une morale d'une autre époque qui ne correspond plus aux nécessités actuelles. Wall-E, c'est un film d'animation post apocalyptique où la Terre, en gigantesque décharge à ciel ouvert, fait office de signal d'alarme aux méfaits de la pollution et de la surconsommation. Les humains, du moins ce qu'il en reste, sont exilés dans un vaisseau où l'automatisation extrême les a transformé en légumes avachis toute la journée dans un fauteuil volant.
Le message a d'ailleurs fait mouche. Preuve en est avec la réaction du National Review, l'un des magazines conservateur le plus influant des Etats-Unis, qui qualifia le film de propagande gauchiste et appela à son boycott.
Wall-E, c'est aussi une tendre histoire d'amour entre un petit robot, Wall-E, chargé de trier les déchets et EVE, une superbe robot dernier cri dont la mission, primordiale pour l'humanité, est de découvrir si la vie est revenue sur Terre. Ça peut paraître aberrant, mais le personnage de Wall-E représente mieux la tendresse que tous les acteurs que j'ai pu voir au cinéma. Son dévouement pour EVE malgré les échecs est touchant et sa persévérance, qui finit par payer, est devenue légendaire.
Le niveau graphique atteint par les équipes de Pixar est bluffant. Le spectateur en prend plein la vue et les effets sonores pallient largement à l'absence de paroles sur Terre.
La grande interrogation est comment Andrew Stanton a-t-il réussi à réalisé un chef d'oeuvre de l'animation, pour sortir 4 ans plus tard le médiocre John Carter...