Oliver Stone, fils d'un courtier de chez Hayden, Stone & Co durant la Grande Dépression, s'attaque au monde de la finance au travers du regard d'un homme pourchassant le rêve américain à tout prix, y compris celui de l'illégalité.
L'univers de Wall Street est passionnant mais difficile d'accès et il est souvent nécessaire de faire preuve de pas mal de pédagogie. Les équipes trouvent parfois des astuces pour arrêter le récit et expliquer aux spectateurs une notion bien précise comme dans "The Big Short" où ils ont demandé à des stars de faire une courte apparition pour développer un point technique.
"Wall Street", lui, n'avait pas besoin de ces astuces. En déroulant les dialogues et les histoires, on arrivait à comprendre les enjeux sans avoir besoin de connaître les détails de telle ou telle opération sur le marché.
A la décharge des autres films du genre qui traitent d'une bulle spéculative ou d'une combine en particulier, "Wall Street" s'intéresse lui à quelque chose de plus terre à terre : l'espionnage industriel.
Monté comme un thriller, ce film se laisse regarder facilement de bout en bout. Notamment grâce à la présence physique de Michael Douglas qui aura marqué les esprits en incarnant Gordon Gekko (Oscar et Golden Globe du meilleur acteur, excusez du peu).
Bien sûr; "Wall Street" souffre de quelques défauts et notamment de dialogues un peu trop travaillés pour paraître naturels. C'est dommage parce que ça casse le rythme et sort le spectateur de son immersion.
Je n'ai également pas été convaincu par Charlie Sheen qui n'arrive pas à transmettre d'émotions au spectateur. On a l'impression qu'il ne sait pas trop ce qu'il fait là ni quel ton adopter. Donc il plie le front pour à peu près tout mais le reste de son visage ne bouge pas.
Heureusement, le scénario et la mise en scène sont suffisamment intéressants pour faire oublier ces deux gros défauts.