Malgré une adaptation frileuse et incomplète, qui choisit pratiquement de mettre sous silence une bonne partie des sous-intrigues et pour peu qu’on choisisse de profiter du moment, alors, oui, on peut kiffer sa race. Parce que l'histoire (malgré quelques trous narratifs un peu gênants et des lacunes explicatives - d'où vient le pouvoir dont jouissent ces assassins millénaires ? Qui - ou quoi - est à l'origine de « la Trame du destin » ? ) se tient, tout en s'alignant sur des centaines d'autres. Parce que les scènes d'action sont vraiment bluffantes, complètement tape-à-l’œil et s'assumant comme telles, avec en outre un brin d'autodérision bienvenue, une ironie parfois délicieusement mordante. Parce qu'Angelina Jolie nous sert là un rôle incroyable (pas sur son potentiel de comédienne, mais fondé essentiellement sur son charisme, sa silhouette et son statut iconique : tout en elle, de sa démarche légèrement dédaigneuse à son éternel demi-sourire, et jusqu’à cette sublime façon qu’elle a d’embrasser son propre destin, est empli d’un style propre, quasi paradigmatique). On s'en prend plein la tronche à l'image de ce pauvre gars qu’est le héros, qui raconte sa vie de merde et se découvre une destinée unique, un pouvoir unique et un père unique – autant d’éléments qui permettront à ce petit con geignard d’accéder à une forme de Panthéon.
Ajoutez-y de belles bagnoles, des flingues, des explosions, Morgan Freeman, Angelina Jolie, un Chris Pratt délicieusement ringard et Danny Elfman ; un peu d'humour à saupoudrer parcimonieusement.
Ca fonctionne.