Satire de guerre
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le 30 mai 2017
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Nous sommes le vendredi 26 mai, c'est jour de sortie de War Machine directement dans tout les salons de France. On a pas besoin de se taper les transports, de supporter des voisins bruyants où d'être mal placé. C'est au creux de notre canapé bien moelleux que l'on va pouvoir découvrir cette oeuvre et on est bien content de ne pas avoir payé sa place pour voir ce truc.
Il n'y a rien de mieux qu'une salle de cinéma; malgré divers inconvénients (voir plus haut); pour apprécier pleinement un film, du moins s'il est plaisant. War Machine ne sortira pas au cinéma, mais est-ce vraiment une grosse perte? On a eu droit à une petite polémique stérile sur le fait de ne pas retrouver le long-métrage dans les salles, mais comme souvent, c'était avant de voir le résultat final.
Le ton est volontairement absurde avec un Brad Pitt en faisant des caisses. C'est drôle, du moins au début, puis cela s'essouffle et finit par tourner à vide. La charge critique envers l'armée américaine se dissout au fil des minutes. Les qualités entraperçues grâce à la voix-off de Scoot McNairy fond comme neige au soleil d'Afghanistan. Après quelques répliques apportant le rire, comme : vos soldats nous disent tout le temps "fuck you!", mais en Afghanistan, on encule pas nos mères! Avec aussi un soupçon de réflexion sur la guerre (spoiler : c'est mal!), le film se trouve à court d'idées et se repose sur le jeu outrancier de Brad Pitt, finissant par lasser. La fougue des débuts s'évapore dans l'impossibilité de construire une farce solide.
En dehors de Brad Pitt, on a pas grand chose à se mettre sous les yeux. Les personnes composant son équipe, n'ont pas vraiment d'existence. On retiendra Anthony Michael Hall en fou furieux constamment énervé, sinon ils doivent se contenter de deux ou trois répliques pour signaler leurs présences. Pourtant le casting est intéressant avec Topher Grace, Lakeith Stanfield, Ben Kingsley, Will Poulter, Griffin Dunne et Tilda Swinton, entre autres. Mais cela ne prend pas, la machine était-elle trop lourde pour le réalisateur et scénariste David Michôd? Il avait emballé la critique avec Animal Kingdom puis The Rover, mais l'ombre du producteur Brad Pitt a peut-être été trop intrusive. Ces précédentes œuvres ne m'avaient pas convenues et c'est encore le cas sur ce coup là.
Le film tente bien un virage dramatique en nous emmenant au cœur de l'action. Cela prend un peu à la gorge, c'est tendu et finalement, cela ne fait que nous montrer ce dont on nous parle depuis le début, à savoir que la guerre, c'est mal. On a compris le message, cela aurait été plus efficace de continuer sur un mode absurde avec en arrière-plan une critique solide sur l'armée et ses sbires. Le côté psychologique ne convainc pas. La caricature est légère et ce n'est pas évident de tenir deux heures devant cette grosse machine de guerre tournant à vide.
War Machine est le premier film d'une dizaine de longs métrages ambitieux prévus cette année sur la plateforme Netflix. On espère que les suivants seront plus intéressants, au lieu d'être anecdotique comme celui-ci.
Créée
le 26 mai 2017
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