Les buddy movies sont si chers à la culture américaine, qu’on en voit venir de toutes les couleurs chaque année. En passant par Rush Hour ou 21 Jump Street, pour ne citer qu’eux, l’engrenage comique de la comédie pittoresque ne s’éloigne pas d’un fil conducteur que l’on a l’habitude de contempler. Malgré ce constat, John Michael McDonagh parvient à se démarquer, en maniant habilement ses tons et rythmes.
Tout nous parvient instinctivement lorsque l’on suit l’intrigue. Cependant, le réalisateur joue sur ce détail afin de ne pas sombrer dans le descriptif. La lourde tâche humoristique repose sur ce simple pari qui a le don d’être encouragé. Il faudra alors un duo qui fonctionne du tonnerre, tel que Laurel et Hardy ainsi que Starsky et Hutch… Les références sont multiples et on a le plaisir de les retrouver en eux de façon subtile, par moment.
On joue alors sur le charisme naturel de Michael Peña (Bob Bolaño) et de Alexander Skarsgård (Terry Monroe), ce dernier récemment vu dans le remake de Tarzan. Chacun possède son lot de répliques ringards. Certaines apportent un point culture et d’autres flirtent avec le ridicule, tout cela afin de construire leur personnalité par la même occasion. Tandis que l’un est plus sensible et philosophe, son coéquipier se révèle dur et « créatif ». Quant aux acteurs secondaires, ils font l’affaire ni plus ni moins. Toute notre attention est autour des péripéties des deux flics incontrôlables, illustrant ainsi les failles qu’engendre la corruption. La comédie prête alors son enveloppe de moquerie dans le but d’évoquer des possibilités, transposables à des cas connus et réels. Sans forcément atteindre la profondeur de cette idée, le film hésite constamment entre les genres à manier lorsqu’ils sont confrontés à une histoire si banal et redondante.
En somme, « War On Everyone » est une bonne comédie policière qui se prête aisément au sérieux quand il le souhaite. La teneur dramatique parfois niaise n’aura pourtant pas vraiment d’impact sur un visionnage divertissant, et sans réel abrutissement comme effet secondaire.