War Pony suit l'histoire de deux jeunes hommes, Matho 12 ans et Bill la vingtaine, dans une réserve amérindienne. Il s’agit, à la réalisation, d’une collaboration de Gina Gammell et Riley Keough. La grande majorité des acteurs sont amérindiens venant de la réserve Pine Ridge du Dakota du Sud et sont novices au cinéma.
Ce film donne une idée réaliste de la vie des amérindiens et de leurs difficultés quotidiennes : l’accès au travail est compliqué, les drogues sont omniprésentes, la parentalité, les relations familiales peuvent être difficiles et la discrimination est toujours là. On aperçoit tout de même l’entraide qu'ont les membres de cette communauté entre eux.
Les deux personnages principaux ont des projets : celui de Bill est original et comme le reste des personnages, on ne s’attend pas à ce qu'il décide de créer un élevage de caniches pour gagner de l’argent. Matho lui souhaite profiter de ses amis et être proche de son père. Mais évidemment tout ne se passe pas comme prévu. War Pony ne ménage pas ses protagonistes mais montre leur résilience et pauvreté sans tomber dans le misérabilisme.
On se place directement du point de vue des deux jeunes hommes, ce qui donne une dimension intimiste. On s’attache facilement à eux, ceci étant aussi dû au fait que les acteurs sont authentiques dans leur jeu.
Certains symboles sont présents dans le film comme les plumes et le bison. On devine leur importance mais on ne comprend pas forcément le sens profond de ces métaphores. La fin de l’histoire de Bill est sûrement la scène la moins plausible mais elle reste satisfaisante. Un passage en particulier avec un personnage blanc qui commente la culture améreindienne est un peu lourd mais on comprend l’intention.
Le scénario est bien amené et le rythme peut sembler lent mais on ne s’ennuie pas pour autant. On passe d’un personnage à un autre fluidement grâce au mouvement de caméras.
Il s’agit d’un film de passage de l’enfance ou l'adolescence vers plus de maturité avec une narration maîtrisée où le spectateur se sent investi.