Il y a beaucoup, mais alors vraiment beauuucouuup de films de zombies qui sont sortis dans les années 2000 puis 2010, grâce au succès de la saga Residence Evil (une immondice indigne de mon intérêt) et de 28 jours plus tard (un must du genre). Il n’est donc pas surprenant de voir les pontes des studios, tous les uns après les autres, essayer de tirer profit du phénomène. Les zombies sont plus rapides, plus lents, plus drôles et parfois même parodiés. Avec Warm Bodies, maintenant les zombies tombent amoureux.
R (Nicholas Hoult) est un zombie, mais il essaie de se souvenir de sa vie passée, lorsqu'il était humain. Il est à peine capable de grogner un mot et il a même un ami M (Rob Corddry) avec lequel il passe le plus clair de son temps. En chassant, R rencontre Julie (Teresa Palmer), une humaine qui s'est aventurée sur le territoire des zombie pour se ravitailler. R tombe immédiatement amoureux de la fille et la sauve de la meute de zombies.
Vous l'aurez compris, Warm Bodies c'est en quelque sorte Romeo & Juliette au pays des Zombies (R pour Roméo et Julie pour Juliette). C'est une comédie romantico-horrifique assez équilibrée, bien que ce soit la romance qui domine sur tout le reste. C'est gentiment gore sur les bords, mais rien de bien choquant pour le spectateur lambda. Le film est sorti avec la recommandation Rated PG-13 seulement. C'est assez drôle aussi par moment, mais jamais hilarant. Le réalisateur Jonathan Levine n'a jamais voulu tendre vers la parodie, ce qui "je pense" fut un choix judicieux.
Le film m’a bien sûr fait penser à Roméo & Juliette, mais aussi à Edward aux mains d'argent. A plusieurs repises, le jeu (et le physique) de Nicholas Hoult m'a rappelé celui de Johnny Depp (aka Edward Scissorhands) et je ne serais pas surpris d'apprendre que c'était une directive du réalisateur pour guider son jeu. Il y a un peu cette idée que R est un zombie, mais est aussi la créature de Frankenstein.
Rendre crédible une histoire d'amour entre une humaine et un zombie, ce n'était pas chose facile. Et pourtant, ça fonctionne, c'est la magie du cinéma qui opère à fond. Par contre, Warm Bodies ne respecte pas toujours ses propres règles du film de zombies et parfois ça m'a fait sortir du film. Notre héros R nous dit que les zombies ne peuvent pas courir, mais peu de temps après, nous voyons des zombies courir. En outre, pour une raison que j'ignore, les osseux se déplacent plus rapidement encore que les zombies, bien qu’ils soient à un stade plus avancé de zombification.
De part sa courte durée (1h38), le film profite d'un très bon rythme et on ne s'ennuie pas une seule seconde. Par contre, les zombies évoluent trop vite à mon goût, surtout M le meilleur ami de R. M s'humaine trop rapidement, sans qu'on puisse l'expliquer. Tout le film repose sur les épaules Nicolas Hoult, ça ne peut fonctionner que si on croit que c'est réellement un zombie. Il arrive à nous faire croire en ce monstre gentil et intelligent, assez solitaire et ayant du mal à exprimer ses sentiments en mots ou en actions, mais qui lentement s'humanise au contact de Julie. Warm Bodies pourrait même être considéré comme une allégorie sur la solitude, R qui n'arrive pas à s'intégrer, ce qui montre à quel point il est difficile de se connecter aux autres dans la société moderne.
Le maquillage des zombie est assez minimaliste et jamais vraiment effrayant. Et pour cause, il fallait rendre notre héros suffisamment attrayant, d’une manière gothique (aka Edward Scissorhands encore une fois), pour nous faire croire qu'une humaine puisse tomber amoureuse d'un zombie. De ce fait, il y a très peu de sang montré à l'écran et pas ou peu de scènes gores. La seule scène du film que je pourrais qualifier de "gore", c'est lorsqu'un zombie s'arrache la peau du visage pour devenir un osseux et encore que ... même ça, ce n'est pas très effrayant. Cette directive amoindrie forcément l'aspect horrifique du film, mais c'était difficile de faire autrement, j'imagine !
Warm Bodies repose sur un concept franchement casse-gueule et finalement, il ne s'en sort pas si mal ! Alors certes il ne réussi pas tout ce qu'il entreprend, mais il a au moins le mérite d'être originale au milieu de tous ces films de zombies.