Vous avez vu Ring ? Vous avez vu The Grudge ? Donc vous pouvez faire l'impasse sur Warning : Do Not Play, qui ressemble à s'y méprendre à un mélange incestueux de ces deux films japonais. On suit une jeune cinéaste qui regarde une vidéo défendue (et réputée meurtrière) et se voit harcelée par une créature qui émet des grognements bizarres... En plus de ces sensations désagréables de déjà-vu, il faut s'armer de patience (on attend bien 40 minutes avant que la créature ne vienne, sur 1h20 de film...) et ne pas taper sur son téléviseur si on pense que "l'image est partie" : les trois quarts des scènes effrayantes sont dans le noir complet. Concrètement, on a un écran noir avec des râles continus et des gens qui crient (on ne sait pas pourquoi) un peu au hasard, et ce, sur plusieurs minutes. De même que la mythologie que veut créer ce Warning ne prend pas : on ne sait (comprend) pas grand-chose du processus de harcèlement (le réalisateur qui déboule après dix ans de réclusion ? Alors que les amis se font tuer immédiatement après avoir vu la vidéo ?), ni même de l'origine du fantôme : une actrice pendue, ah non brûlée, elle tue les gens de son propre tournage ou du tournage suivant - scènes qui se mélangent -, ah et au fait, on arrive à dix secondes de la fin et on a oublié de vous dire : elle peut posséder les gens. Mais pourquoi ne l'a-t-elle donc pas fait avant avec les autres victimes ? Cette caractéristique du fantôme est clairement pratique pour faire une suite, balancée à la toute fin, mais sort vraiment de nulle part. Le fantôme féminin est surtout une fille luisante de liquide brun (ce qui donne l'impression qu'elle sort d'un bain de mazout) dont deux yeux percent au travers, la seule différence concrète avec la Samara des Ring. On comprend la fin environ dix minutes à l'avance (
"oh elle n'a plus ses cicatrices au poignet, je sens que c'est elle le fantôme, maintenant... gagné."
) ce qui finit de nous convaincre que Warning est effectivement un film à ne pas voir.