Crocher, crochet, uppercut, je suis K.O.

J'ai vu beaucoup de films dans ma vie. Mais là, il faut que je vous parle de Warrior, réalisé par Gavin O'Connor et sorti en 2011. Pourquoi est-ce que je suis passé à côté de ce film lors de sa sortie . Sans déconner, pourquoi. Je crois que je n'avais pas pris une telle claque depuis un bon moment. Et putain! ça fait du bien de prendre un gros uppercut en pleine gueule de temps en temps. Ce film me rappelle pourquoi le cinéma existe encore de nos jours. Voilà: c'est une leçon de cinéma que nous propose Gain O'Connor.


Warrior aurait très bien pu s'appeler Brother, cela n'aurait rien changer. On suit deux parcours différents. Celui de Tommy, celui de Brendan, deux frères que tout opposent au premier abord. Mais, le MMA va les réunir, sous les coups d'une rare violence, les deux frères vont enfin se retrouver. Alors oui, je viens de finir le film, je suis encore bluffé par ce film, il est possible que j'en fasse trop mais, vraiment, c'est le meilleur film sur le sport de combat que j'ai pu voir. Oui, il est prévisible, mais ce n'est pas là que le film devient un chef d'oeuvre pour moi.


Gavin O'Connor m'était inconnu jusque-là. Je n'avais vu aucun de ses films. Mais, je vais peut-être me pencher sur la question. Revenons à Warrior. Le réalisateur est un génie. Il parvient à rendre ce sport, violent et viscéral, interdit dans plusieurs pays notamment en France, magnifique. Entre les coups ravageurs des combattants, le sang qui gicle, la sueur, on a le droit à un film purement masculin. Ce film ne fait pas dans la dentelle, il y a vraiment des scènes de grande violence mais tout cela se joue à échelle humaine. J'entend par-là que le film ne joue pas sur la surenchère, le ralenti abusif. Au contraire, on est toujours au coeur de l'action. Pour moi, c'est la meilleur façon de filmer les sports de combats sur ring ou cage pour ce cas-ci.


Au-delà d'être un simple film sur un sport méconnu et censuré, Warrior s'impose comme une histoire de renaissance. On a le droit à un triangle entre deux frères et leur père. Chacun n'occupe pas la place qu'il devrait dans ce triangle. Et lorsque arrive le combat final, chacun retrouve sa place logique dans ce triangle. Je ne vais pas spoiler ne vous en faites pas, mais, clairement, le scénario qui peut paraître simple, prend tout son sens dans cet acte final. Ce n'est pas qu'un simple combat de MMA qui se tient devant nous, c'est une résurrection, une double résurrection pour deux frères qui ne partagent plus rien. Il a fallu une accumulation de violence, des coups portés à chacun pour qu'enfin, le voyage s'achève. C'est du pur génie, simple et efficace. Voilà pourquoi j'adore le cinéma.


Les scènes de combat ont été réalisées par Tom Hardy et Joël Edgerton ainsi que des vrais combattants de MMA comme Koba. Chaque acteur a mis son coeur dans le film, (13kg de muscles pour Tom Hardy et 7 pour Joël Edgerton). De plus, la réalisation de O'Connor ne laisse pas de place au doute. On voit constamment le visage des combattants, pas de place pour des doublures (même si je pense qu'il y en a eu tout de même). Le fait de montrer constamment le visage de ces hommes placent l'humain au milieu de la cage. La grande force de ce film a été de parvenir à humaniser un sport de brute pur et dur. La caméra joue le rôle de profiler au service de Gavin O'Connor qui dresse le portrait de ses personnages en fonction de ces combats;


Ne serait-ce que la phrase de Brendan qui dit: "Je vais le combattre" en parlant de son frère veut tout dire. Chaque personnage possède une quête. Et l'aboutissement de cette quête se trouve dans cette cage, ce lieu de tout les possibles, lieu où la blessure n'est que renfort. Le film suit une ligne directrice simple et ne s'en détourne pas une minute. Il n'y a pas de place au doute, on sait comment ça va se finir mais le plus important est ailleurs. Ce qui est important, c'est de voir comment ces deux frères, malgré le fossé qui les séparent vont finalement, réussir à se retrouver là où ce n'était même pas imaginable.


Tom Hardy. Faut-il encore présenter ce génie. Des acteurs contemporains, il est probablement celui qui est le plus reconnaissable avec sa démarche si particulière. Il est pour moi la révélation du film (à ce moment-là, il n'était pas encore connu pour ses divers rôles dont Bane). Il ne joue pas, il incarne, et cela est vrai pour tous ses rôles. Il donne au personnage de Tommy une force, une rage, une volonté de tout détruire en soit tellement humaine que l'on ne peut que comprendre son combat. Une scène, vers la fin, est particulièrement marquante. Il pleure en plein combat: comme pour montrer l'épuisement, la fait que Tommy ne peut plus reculer. Une performance magistrale pour lui, une nouvelle fois.


Joël Edgerton, moins connu sans doute mais tout aussi talentueux. Il incarne Brendan avec passion et détermination. Ce qui est remarquable avec son personnage, c'est le fait que son réel combat est masqué jusqu'au bout du film. Il ne fait pas cela pour sa maison et sa femme (en fait si, mais il veut autre chose). Il veut récupérer sa place dans sa famille, retrouver son frère, faire table rase du passé.


Une dernière chose avant de conclure. Le film est malin. Dans son final, il ne s'attarde pas sur des choses futiles. Et ce dernier plan, d'une puissance incroyable, vient démontrer à quel point ce film est important pour ce genre au cinéma. On tient ici une pièce maîtresse. Comme Rocky en son temps, les frères Tommy et Brendan réinvente un genre.


Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce film. On verra si ma hype retombe d'ici quelques jours mais je peux vous assurer de la qualité de ce film. Tom Hardy est génial, comme d'habitude. Pour moi, c'est le meilleur film sur le sport de combat que l'on puisse faire. C'est une putain de claque esthétique. Tout est fait pour montrer la violence du sport tout en humanisant ces combattants. Chacun possède un but. Non vraiment, je suis impressionné. Gavin O'Connor, je vous tire mon chapeau, vous avez réussi à me scotcher, ce qui n'est pas chose facile. Viscéral, violent, magnifique, Warrior est un chef d'oeuvre pour moi.

Bastien_Rae
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le 3 févr. 2019

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Bastien Rae

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