L'affiche le prévoit et le premier quart d'heure du film le confirme : tout se jouera dans un combat entre les deux protagonistes, entre Tom Hardy et Joel Edgerton.

En attendant ? Ben pas grand chose, le vide est comblé par du sentimentaliste à la guimauve et des pseudo-mystères sur le passé des deux frères et la relation qu'ils entretiennent avec leur père. Les personnages passent la plupart du temps à blablater dans des discours formels type "je t'en veux pour ce que tu as fait" et "je te pardonne mais je te fais pas confiance". C'est jamais très clair et l'impression demeure qu'on reste en surface du sujet. Il manque trop d'éléments autour de leur passé pour que ça prenne aux tripes, que l'émotion soit vraiment là.
Sur la forme, le coup des écrans splittés est le summum du néant : au moment de montrer qu'ils s'entraînent dur pour gagner le tournoi, les plans sur les deux frères s'enchaînent et se croisent comme dans un mauvais montage powerpoint. C'eût été dur de faire plus cliché.
Le tout berce dans de beaux idéaux à vomir, sur la réconciliation, la fraternité, et même cette brute de Tom Hardy n'est qu'un 'modeste' héros de guerre qui va refiler son butin à une veuve (placer musique épique/solennelle au violon ici).
Restent des scènes de combats impressionnantes, quoiqu'un peu trop présentes sur la fin ; et la bonne performance de Tom Hardy malgré son rôle de "brute au grand coeur" exagéré dans sa modestie. De son côté, le personnage de Nick Nolte inspire la pitié - j'imagine que c'est voulu, mais il est pathétique au point d'être très effacé, apparaissant ponctuellement avec son air de chien battu pour se faire engueuler par ses fils. De ce fait sa performance n'est pas spécialement marquante.
Le film se pose globalement comme un drame familial et non pas comme un simple film sur le free-fight, on est d'accord ; c'est ce qui aurait pu faire la force du film, sans ce traitement stéréotypé et ce trop plein de dialogues formels qui laissent de marbre.

Note : le free-fight y est aussi vulgairement intellectualisé : l'un des deux frères est bien sûr prof de physique - adulé par ses élèves - et on peut admirer un portrait de Nietzsche dans le bureau de son entraîneur de boxe, également fan de Beethoven. Une façon grossière de dire "les sports de combat ne sont pas qu'un truc de gros dur sans cervelle". Sans blague.

Note 2 (20/09/11) : j'ai rajouté des éléments à la critique qui me paraissaient intéressants à remarquer.
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le 19 sept. 2011

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