"99, ce n'est pas 100..."
Très joli documentaire sur l'artiste brésilien Vik Muniz. Enfin, on dépasse vite le simple docu sur le travail artistique. Ce film trouve très bien l'équilibre entre l'aspect artistique, l'aspect social et l'aspect humain de l'histoire.
En effet, tous ces petits bouts de vie de chaque "trieur" donne une autre dimension au documentaire. On n'est pas vraiment dans un documentaire sur l'artiste mais plus dans un documentaire sur la vie de brésiliens se trouvant dans la pauvreté et la misère. Les histoires de chacun sont très touchantes sans tomber dans le misérabilisme, ni la démagogie. La dignité est le maître mot de leur vie malgré tout ce qu'ils peuvent endurer.
L'intérêt du documentaire est également de traiter l'histoire d'une oeuvre d'art du début du projet (la simple idée), jusqu'à la fin (sa vente). La scène dans la maison de vente à Londres avec les larmes de Tiao donne une réelle dimension psychologique au documentaire. Ainsi, se pose la question de l'impact que va avoir la surexposition sur ces personnes qui n'avaient très certainement jamais quitté le Brésil. C'est vraiment très intéressant de voir comment Vik Muniz et son équipe tentent de gérer cette situation.
Par contre, il faut bien souligner qu'il y a sûrement une sorte de naïveté à croire que l'art et l'action de Vik vont vraiment changer quelque chose. C'est d'ailleurs confirmer à la fin du documentaire lorsque l'on apprend ce que chacun est devenu.
"C'est mieux de tout désirer et de ne rien avoir plutôt que de tout avoir et ne rien désirer"