Waste Land par Hugo Harnois
« Le Slumdog Millionnaire des documentaires » nous dit-on avant même que le film ne démarre. Ça commence donc plutôt bien. Le personnage central n'est pas Mumbai cette fois-ci mais Rio de Janeiro. Durant 1h30 nous allons suivre Vik Muniz, un artiste contemporain ayant la particularité de réaliser des œuvres d'art à partir de différents matériaux, tels que le chocolat, des capsules de bière ou le sucre. L'exemple type du self made men, mis à part que cet homme est brésilien et s'est construit grâce au domaine artistique. Avec sa réputation, il décide de consacrer deux années de sa vie aux trieurs de Jardim Gramacho, la plus grande décharge du monde. Avant même d'attacher de l'importance à l'art, Lucie Walker s'intéresse aux conditions de vie de ces « catadores ». Elle filme leurs histoires et les lieux où ils vivent, de façon à nous faire comprendre dans quelle situation ils sont, non par pité mais en toute objectivité. Ce documentaire est très intelligent car sans dénoncer la société brésilienne, il arrive à nous faire saisir les mœurs de ces travailleurs. Malgré la pauvreté dans laquelle ils se trouvent, ces gens ne font que relativiser sur ce qui leur arrive, afin d'avancer constamment et de ne pas perdre pied. Pour nous riches occidentaux, c'est une première leçon de morale. De même, le souci de fierté est tout aussi important. Alors que différents rangs sociaux sont bien déterminés dans ce pays, ces trieurs n'ont pas honte de ce qu'ils font, bien au contraire, ils affirment que leur métier est primordial et décisif vis à vis de l'environnement. C'est une deuxième leçon de morale. Quant à l'art, il serait en quelque sorte une solution à ces problèmes évoqués. Pourquoi ne pas transformer ces individus inconnus en des objets esthétiques admirés par des milliers de personnes ? Le rôle des détritus seraient fondamentaux, en ce sens où ce serait l'essence même de l'oeuvre. C'est une troisième et dernière leçon de morale.
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