Watari the Ninja Boy par nihoneiga
Vous qui cherchez le réalisme, passez donc votre chemin. Watari est un délire psychedelique qui décolle la rétine, fait frissonner de bonheur et donne la banane pour le reste de la semaine. Watari est le plus grand ninja eiga avec un enfant jouflu et des monstres bleu indigo que le Japon ait jamais produit; tout simplement. Car alors, qu'à la Daiei, ICHIKAWA Raizo en finissait de s'infilter dans les pénombres tout de noir vétu, la Toei parie sur l'improbable marriage du scope, des couleurs flashouilles qui piquent un peu les yeux, et des ninjas. Etonnant pari, dont l'impact cinématographique repose tout autant sur le charisme et la popularité d'un personnage célébre de manga que sur le déchainement d'idées visuelles que le Studio aura su incorporer dans seulement 83 courtes minutes de métrage.
Wataaaaaaaaaaaaaaaariiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Objet Filmique Non Identifié. Non pas pour son histoire, somme toute classique, mais pour la folie visuelle qui s'empare de chaque seconde du métrage; sans prévenir. A croire que l'équipe technique abusait alors de puissants psychotropes et voulait créer un lien parfait entre animation et film classique grace à des tonnes d'incrustations visuelles en pagaille. On retrouve donc par exemple des passages d'animation superposés au décors réels, avec quelques fois meme une tentative d'interaction entre les deux, décors de fond map painting, filtres colorés (tres, trop, colorés ?) etc.... Bien entendu toute idée de cohérence visuelle est nulle et non avenue. Le film enchaine donc les scenes audacieuses et extravagantes avec pour seule consigne de fournir un spectacle inventif, totalement décompléxé et simplement divertissant pour le public ciblé.
Car ne l'oublions pas Watari the Ninja Boy est un film fait pour un jeune public; le meme que celui qui lit le manga dont il est le portage. Et en tout état de cause le scénario du Watari n'est qu'une simple quete initiatique, que l'on nommerait maintenant de style shonen, dans laquelle un jeune garçon va partir à l'aventure et rencontrer des adversaires de plus en plus puissants et se faire des amis indéflectibles. L'interet est que le jeune héros, doté d'un bon sens hors du commun, est dès le départ le plus fort. Watari est le meilleur ninja. Il possede des techniques de combat multiples et variées et il ne craint aucun duel. Et alors que les combats ne versent pas dans les immuables classiques du genre (le héros se fait écraser, puis se releve porté par une force et une volonté mystérieuse avant de finalement vaincre), ces derniers sont l'occasion pour Watari de faire montre de toutes ses diverses techniques toutes ancrées dans l'imaginaire collectif de l'arsenal d'un ninja. Et donc quasiment 40 ans avant Naruto les combats de Watari sont des feux d'artifices de trouvailles visuelles artisanales afin de simuler disparitions, télétransportations, transformations, magie.... les explosions sont colorées, les bruitages sont appuyés; bref c'est du pur bonheur en barre, qui est à peine gaché par une avalanche de sentiments guimauves et de dialogues téléphonés.
Watari est un film extremement généreux, qui plaira tout autant à son public cible qu'a une catégorie d'adultes qui n'ont pas perdus leur ame d'enfant émerveillée devant autant de jolis couleurs flashouilles pas vraiment raccords entre elles. Watari est un film pop par excellence, un délire visuelle ahurissant et dégagé de toute convention formelle. Et comme je le disais en introduction : Watari est le plus grand ninja eiga avec un enfant jouflu et des monstres bleu indigo que le Japon ait jamais produit; tout simplement.
Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaatariiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !