Watchmen: oui Snyder: non

Quand on pense à un film comme Watchmen, on peut se demander comment un tel projet avec un budget aussi conséquent a bien pu réussir à aboutir. Il faut dire en effet que Watchmen a quand même de quoi déplaire aux studios par sa durée de presque trois heures doublée d'une classification R. Les blockbusters de cette catégorie ils n'aiment plus trop ça les amerloques. Bah non parce qu'ils perdent une bonne partie du public donc faut pas déconner non plus. Les faits sont là: Watchmen ne fut pas un grand succès économique et cet échec relatif a probablement du enfoncer le clou encore un peu pour les loustics de chez Warner. D'ailleurs aujourd'hui on n'en voit quasiment plus (voir même plus du tout ?). Il suffit par exemple de voir comment galère Guillermo Del Toro avec les studios pour réussir à faire financer son projet des Montagnes Hallucinées ou même simplement dans une autre mesure faire voir le jour à un Hellboy 3. Malheureusement c'est sûr qu'il n'y a quasiment plus personne pour se risquer à miser dans ce type de blockbusters à gros budget trop potentiellement casse gueule économiquement. Bref tout ça en fait pour saluer la simple existence de Watchmen, un blockbuster rare, totalement sombre et vraiment trash.


Pour en revenir de façon très rapide sur le film en lui-même, sur le fond c'est juste génial: que ce soit au niveau de l'intrigue, de l'univers uchronique, de ses personnages ou de l'ambiance désespérée. Mais encore faut-il adhérer à la forme et donc en l'occurrence au style de Snyder ce qui n'est pas vraiment mon cas. En fait pour donner un ordre d'idée rien que le fait de penser à son 300 me donne presque envie de vomir. Et c'est donc principalement ce qui me rebute dans ce Watchmen: esthétiquement et visuellement je trouve ça malheureusement d'une laideur affreuse.

Apparemment les grandes qualités du film proviendraient donc en fait essentiellement du support de base qu'il va falloir que je m'empresse de lire. Mais soyons honnête, il reste tout de même un véritable ovni dans le paysage cinématographique des héros costumés et ce en dépit de ma réticence envers la réalisation de Zach Snyder.