The Mariner.
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Dans un futur post-apocalyptique la Terre est recouverte par les eaux et les rares rescapés ont bien du mal à survivre dans ce monde aquatique où les ressources sont très limitées.Un navigateur solitaire,un peu poisson sur les bords,se retrouve embarqué malgré lui dans la quête de Dryland,hypothétique terre ferme mythique,en compagnie d'une jeune femme et d'une gamine,tout en étant poursuivi par les Smokers,une bande de pirates sanguinaires."Waterworld",accident industriel de l'année 1995,a coûté beaucoup d'argent à fabriquer et en a rapporté assez peu à l'exploitation.En ce temps-là Kevin Costner,vedette et coproducteur du film,était une immense star qui pouvait impulser ce genre de projet pharaonique.Il est parvenu à imposer à la réalisation son pote Kevin Reynolds,avec qui il a fait trois films,en dépit des rapports rugueux qu'ils entretenaient lors des tournages,notamment sur leur précédente collaboration,"Robin des Bois,prince des voleurs".Là encore ce fut assez sportif et les nombreux problèmes émaillant le tournage n'ont arrangé ni leurs relations ni le budget du film,déjà conséquent à l'origine.Malgré tout le résultat reste regardable et bien supérieur à l'épouvantable réputation de l'oeuvre.C'est remarquable visuellement,Reynolds sait diriger des caméras et les paysages maritimes,mis en valeur par la lumineuse photo de Dean Semler, sont superbes.Quant au look crasseux et dépenaillé des personnages et des décors,il est à la fois original et fidèle à la tradition du post-apo.D'autre part le film se démarque en choisissant de caractériser la fin du Monde par une inondation générale alors que d'habitude le genre nous entraîne plutôt dans des déserts arides.Pour le reste on note évidemment de nombreux points communs avec la tradition de ce style de films,avec l'inévitable référence "Mad Max".L'atoll artificiel retranché où subsistent quelques commerces dégarnis rappelle d'ailleurs le dépôt de carburants de "Mad Max 2".Le scénario de Peter Rader et David Twohy,bien soutenu par la musique bonifiant les images de James Newton Howard, aligne suffisamment de péripéties variées pour maintenir un constant intérêt.Est-ce la patte de Twohy qui imprègne l'histoire en ce sens?Toujours est-il que les notations cruelles et sadiques ne manquent pas tout au long de la narration,même si on ne va pas au bout de ces bonnes intentions pour cause de produit grand public.La nature humaine,férocement mise à l'épreuve dans ce type de situation,est décrite frontalement dans toute sa veulerie et sa sauvagerie intrinsèque éternellement prête à resurgir.Bagarres,tueries,tortures,enlèvements,incarcérations et tentatives de viols,y compris pédophiles,se succèdent allègrement mais le script fait in fine le pari optimiste du triomphe de la bonté,le final sombrant même dans la béatitude exagérée, tout s'arrangeant trop opportunément.Il y a peu de protagonistes majeurs mais tous existent fortement à l'écran par le biais de personnalités en relief définies par l'environnement impitoyable dans lequel ils doivent survivre.Le héros,puissamment incarné par Costner,n'a rien de sympathique au départ.Brutal et misanthrope par nécessité,ce mutant évite autant que possible ses semblables et n'a aucune intention d'aider qui que ce soit.Il évoluera pourtant sous l'influence d'Helen,jeune femme cachant sous une agressivité de façade sa vulnérabilité féminine qui la met en danger dans cet univers dominé par la force virile,et surtout d'Enola,cette petite orpheline délurée en quête d'une figure paternelle.Jeanne Tripplehorn exsude la sensualité sauvage dans le rôle de la première tandis que Tina Majorino,dix ans à l'époque,fait montre d'un bel aplomb pour interpréter la seconde.Le Diacre,terrible et ignoble chef de gang,a les traits d'un Dennis Hopper qui se régale visiblement et se vautre avec délice dans l'abjection tout en introduisant dans son jeu un second degré ironique bienvenu.On remarque au passage Kim Coates,saisissant en marchand de colifichets d'une totale infamie,et un Jack Black inconnu à l'époque mais très amusant en pilote d'avion inféodé aux affreux Smokers.
Créée
le 8 juin 2022
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