Malgré son titre assez carnassier, on ne peut guère être préparé aux transgressions scénaristiques d'Emiliano Rocha Minter. Il commence par mettre en scène une sorte d'immeuble refuge post-apocalypse, dans lequel deux ados (frère et sœur) font la rencontre d'un homme accro aux substances psychotropes. Ils cohabitent et s'attèlent à calfeutrer une pièce entière de carton, créant une imagerie rougeoyante ardente. C'est le cocon parfait pour installer cette horreur surréaliste qui prend la forme d'un film sexuel possédé. L'homme est illuminé et libidineux et force l'inceste entre les deux jeunes. Le cinéaste mexicain, idolâtrant certainement Gaspar Noé et Winding Refn, choisit d'avoir des actes non-simulés, que ce soit les rapports ou masturbations, avec une caméra explicite et des gros plans génitaux. Il y a déjà une bonne tendance pornographique, mais cette ambiance eschatologique dépravée ne s'arrête pas là, malgré sa durée d'1h20, et offre quelques séquences nécrophiles et vampiriques (ingestion de sang), entre meurtres et invectives obscènes. Hormis la volonté de représenter que, dans les bonnes conditions, l'immoralité latente en chacun de nous peut pleinement s'exprimer, on se questionne constamment sur le but de l’œuvre qui affirme tout de même une esthétique soignée.