HS : Je devrais me trouver une caractéristique de rédaction ou une signature élégante et percutante. J'y penserai pour ma prochaine critique.
Fin de la digression.
Vivi, pourquoi n'as-tu mis que 6 si c'est un coup de coeur ? Es-tu incohérente ?
Non, justement, vous répondrais-je lecteur passant.
Aimer ce film ne m'empêche pas d'en voir les défauts, flagrants.
Niveau scénario, le postulat de base est quand même nébuleux et tordu et certains rebondissements se voient à trois cents mètres.
Il y a des moments un peu longuets et d'autres où tout s'enchaîne si rapidement qu'on se pose des questions, sans compter sur quelques éléments irréalistes qui m'ont fait sourciller.
Le développement des personnages est également un peu faible (ma signature sera peut-être : Ironiquement euphémique)
Bref, nous l'aurons compris le scénario ne vole pas bien haut. (Et j'ai un faible pour les bons scénarios)
Toute une partie du casting est également un sur-jeu ou en sous-jeu. C'est plus ou moins raccord avec les personnages mais ça crée parfois un contraste étrange, avec un sur-jeu se heurtant à un sous-jeu, cassant l'aspect quasiment cartoonesque que la scène aurait pu prendre.
La musique, hormis un morceau judicieusement choisi et placé, est insipide, inodore, incolore et s'oublie aussi vite qu'elle s'entend.
La métaphore et la satyre auraient pu être franchement plus prononcées.
La réalisation est régulièrement aux champignons et à laissé les techniciens travailler à sa place en attendant qu'elle revienne avec de quoi faire sa poêlée.
Mais alors, avec tous les défauts que tu viens de souligner, pourquoi un coup de coeur ? me demanderas-tu lecteur passant.
Parce que le reste est bien et que, au-delà des ingrédients pris séparément, la sauce prend.
D'abord, les prestations de Samara Weaving et Adam Brody sont impeccables.
La blonde est géniale en gentille fille pas si cruche, pleine d'énergie, ses faux airs de Margot Robbie s'évaporant au fur et à mesure qu'elle impose son tempo et son jeu naturel.
Le beau-frère est parfait de flegme désabusé, saoulé (au propre et au figuré) par sa famille de fous furieux dont il n'arrive pas à se défaire. Le jeu de l'acteur apporte une dimension inattendue au personnage, qui en devient crédible et attachant.
(HS : au passage, si le cliché (complètement faux) selon lequel l'intelligence est inversement proportionnelle à la gentillesse pouvait cesser de circuler, j'en serais très heureuse)
Si le beau-père et la belle-soeur sont crédibles en livrant les numéros les plus exagérés du film, les autres sont toujours un ton trop haut ou trop bas (même Andy McDowell, qui est passé à 1 mariage et 4 enterrements (applaudissements pour mon commensal qui a trouvé cette blague)).
La réalisation, malgré ses virées dans les sous-bois, a eu l'intelligence de ne pas miser sur les jump-scare et nous offre quelques moments d'humour noir, absurdes, de répliques bien senties et de saillies acerbes. La satyre, même légère, fonctionne.
Le tout est gore, décalé, jouissif dans ses moments d'humour et d'hémoglobine et m'a fait passer un excellent moment.
Ce film, c'est typiquement le genre de film qui ne marquera pas l'histoire du cinéma mais qui se voit et se revoit avec plaisir. Une bonne surprise dans une année cinéma qui ne m'a pas marquée jusqu'ici.
Patiemment en recherche d'idée de signature,
Victoria