Le postulat de cette série B fleure bon le slasher des années 80 ou 90 mais s’avère relativement appétissant. On y voit une jeune mariée être la proie de sa belle-famille ultra riche dans leur immense château suite à une tradition séculaire d’un jeu mortel. Mais, dès le démarrage du film, lorsque s’amorcent les raisons de ce drôle de cache-cache, ce sujet en apparence ludique se révèle complètement tordu et foireux. Bref, on a du mal à y croire. Mais grâce à un second degré salvateur, bienvenu et souvent réussi, la pilule passe agréablement et sans trop forcer. Et on a vite compris que le parti pris ici est davantage de faire rire (très noir) que d’effrayer et c’est souvent réussi à ce niveau.
De qualité équivalente au récent « Escape Game » dans le genre série B meurtrière à pitch mais moins réussi que l’excellent slasher « You’re next » au contexte similaire, ce « Wedding Nightmare » reste tout à fait plaisant et se présente comme le parfait divertissement du samedi soir ou du film à voir entre potes pour rigoler. Mais attention, il pâtit de défauts assez importants que seul le plaisir coupable qu’on prend à le regarder permet de compenser. D’abord, l’interprétation est vraiment parfois à la limite de l’acceptable pour un film de cinéma, mais on se dit qu’elle colle quelque peu avec le caractère improbable des situations et la tonalité générale. Mais c’est surtout la réalisation qui laisse à désirer, surtout qu’il y a deux metteurs en scène à la barre. La photographie est souvent sombre et pas agréable à l’œil et les mouvements de caméra sont tout juste fonctionnels et sans aucune imagination. On se croirait revenu à l’heure des « Jason » dans les années 80. Seul le plan final sur la mariée en sang relève le niveau et fait penser à Uma Thurman dans « Kill Bill, volume 2 ».
Mais si l’on passe ces défauts visuels et ses approximations, c’est assez con mais hautement jubilatoire. Même lors de la toute fin qui part complètement en vrille, ça passe puisque ça reste dans la continuité du reste du long-métrage. Le film ne souffre d’aucune baisse de rythme et on entre très vite dans le vif du sujet. Il y a certaines séquences bien sanglantes, violentes et gores promptes à satisfaire n’importe quel amateur du genre. Et à ce niveau, le film a le bon ton de ne pas trop verser dans l’improbable du style résurrections à outrance ou encore blessures répétées qui ne conduisent pas à la mort. Mais ce qui est le plus appréciable dans « Wedding Nightmare » c’est bien le second degré délectable dont il est parfumé du début à la fin. Et le running gag concernant les trois nourrices/gouvernantes de la maison est à mourir de rire, il marque même les esprits avec des mises à mort originales et impromptues. C’est donc bête, c’est donc un peu laid, ce n’est également pas toujours maîtrisé mais on prend plutôt son pied.
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