Surpris de ne pas être réveillé par les marmots, c'est le bruit de l'horloge de la vieille peau qui me sorti de mon sommeil. Je la réveille également. Comme d'habitude elle puait de la gueule, mais après dix ans de mariage je n'y prêtais plus vraiment attention. Elle me fit un grommellement pour m'assurer qu'elle était aussi réveillée. J'enfilai un caleçon qui calma mon érection matinale, puis je commençai à charger la voiture. J'avais pris soin, la veille de mettre les valises des gosses et de la sorcière dans la salle à manger pour ne pas perdre de temps. Après ce vendredi pourri je méritai bien ce week-end, ce n'était pas quelques bagages qui allaient m'en empêcher. Le ciel était plutôt crade, mais au moins il ne pleuvait pas. Quoique, il pouvait pleuvoir, après tout, ça les fera râler et ça m'amusera. Bref, je fermai le coffre, les deux gosses trempaient leurs tartines dans leur chocolat et elle enfilait son masque dans la salle de bain. Nous n'allions pas tarder à partir.
Pas de retard cette fois. C'est étonnant, la dernière fois, c'était la plus jeune qui avait oublié de vider sa vessie, m'obligeant à faire demi-tour. Cette fois si rien, nous étions à l'heure. J'allumai la radio, afin d'être sur qu'elle ne me parlerait pendant le voyage. Elle avait la fâcheuse tendance de me parlait de son travail ou d'une de ces sœurs qui s'était fait tirer le derrière, j'avais pris les avants, la voix du hippie qui passait à la radio envahissait déjà l'intérieur de la voiture. Elle n'attendit pas longtemps pour dormir, comme les deux autres qui siégeaient à l'arrière, me laissant seul au bord de mon engin. Le bolide allait à vive allure, nous devrions arrivé d'ici une poignée d'heures. Il commença à pleuvoir. Ca me faisait chier.
Bloqué. Avançant de quelques mètres à la minutes avec les cris incessant des gamins me hurlant de multiples questions barbantes. Je ne sais pas quand est-ce que l'on arrivera, je ne sais pas pourquoi ils ont décidé de subitement ralentir devant. Je passais mes nerfs dans mon Klaxon, acclamant ma lâche envie d'insulter la Terre entière et d'écraser ces connards qui ne veulent pas avancer. Qu'est-ce que je leur ai fait ? J'ai juste envie de passer deux jours à côté du cul des vaches et de respirer le crottin de cheval, alors laissez moi faire ! Je klaxonnais encore.
Je le voyais dans mon rétroviseur. Agaçait il me faisait des signes de détresse me signifiant sa haine. Il commençait sérieusement à m'agacer. Heurtant mon espace vital il avait décider de coller le fessier de ma voiture. Je bouillais, elle me prit la main pour me calmer. Son attention était louable, mais elle aussi m'agaçait, elle ferait mieux de m'oublier au lieu de vouloir m'aider. Il continuait. Je le voyais effectuer dans l'ombre de son pare-brise de légers tapotement d'agacement sur son tableau de bord. Qu'est-ce qu'il veut, il veut que je vienne lui aussi ? Il faut que je le calme pour que je puisse avoir la paix ? On était déjà en retard de toute façon, je décidai de sortir de la voiture pour aller m'expliquer avec lui.
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Enfin, nous quittâmes, l'embouteillage. Ca avait durait une éternité. Après avoir slalomé le rouge des voitures nous étions maintenant dans une de ces routes cabossées qui nous indiquent que l'arrivée est proche. Loin des bruits de la ville, loin des cris des rues. J'étais enfin calme. J'allais pouvoir passer une formidable fin de semaine. Une fois là bas, je me reposerai et j'écouterai le silence. Une fois là bas je déchargerai leurs corps et je les mettrai au pied du chaîne qui est à côté de la maison. Malgré le silence qui régnait dans l'auto, leur présence me pesait. Non pas que l'odeur me gênait, mais leur paroles et leurs mots résonnait toujours dans ma boite crânienne. J'augmentai le volume des enceintes afin que leurs cris me paraissent moins intempestifs. On racontait qu'il y avait eu de multiples carambolages sur le périphérique de la ville. Les voitures et camions s'encastraient les uns dans les autres sur des kilomètres. Ce devait être un spectacle fantastique.
Feux rouges.
Les derniers éclats de soleil viennent frapper mes tempes. Ca fait du bien. Je suis un peu fatigué la journée fut rythmée et riche en émotions. Je suis un peu confus. Ca fait du bien. Dans la centrifuge, je me perds un peu, le nuage de kérosène se mêlant au sourire victorieux des chauffards irlandais, ou italiens… Je ne sais plus. Un jeune homme, s'amusait à fouiller la mélasse encéphalique d'un immigré roumain qui trainé sur le bord du trottoir. Même si je ne partage pas une grande sympathie pour cette individu, je dois bien avouer que je n'aimerais pas être à sa place. D'autres résidus de ses viscères trainaient par ci et là. Les trainés de sang venaient nettoyer les par-choc qui absorbaient la chair de mes contemporains.
Le voisin m'appela pour une tartiflette. Par chance, j'avais des lardons cachés dans ma boite à gants. Je le rejoignis. Sa femme à gros seins me regarda droit dans les yeux, elle me demanda si je connaissais une recette parisienne pour la rendre meilleure. Je lui répondis que je n'en savais rien que je préférerai laisser ma femme cuisiner. Elle rit. Je souris. Elle me narguait, je voulais la posséder, l'emmener avec moi, nous irions à deux à l'autre bout de la campagne profonde. Ensemble nous irons faire le tour des routes à bord d'une décapotable. Mais elle était là, aux côtés de son mâle, les pensées noires m'envahissaient déjà.
Je divague.
Lundi approche.