Les présidents américains sont à l’honneur en ce moment. George VI aussi d’ailleurs. En gros, les biopics sont un genre apprécié.
C’est cette fois Roosevelt (Franklin pas Theodore) qui est ici interprété par Bill Murray, très bon dans son rôle de président aimé et blagueur. Laura Linney est tout aussi convaincante en tant que Daisy, la cousine (au 5e/6e degré) et amie très (très) proche de Roosevelt qu’elle côtoie lorsque celui-ci se trouve dans la maison familiale des Roosevelt.
Au-delà de la relation entre Roosevelt et sa cousine, le film se concentre sur le week-end historique passé par George VI et Elizabeth dans cette maison familiale des Roosevelt. L’occasion de parler des relations anglo-américaines, du manque d’assurance de Georges VI, roi débutant et bégayeur vétéran (mais ça, tous ceux ayant vu Le Discours d’un Roi le savent) et de la relation entre Georges VI et Roosevelt (n’ayant rien à voir avec celle entre ce dernier et sa cousine bien sûr). Petite histoire et grande Histoire dans un même film.
Week-end royal arrive finalement à bien mélanger et équilibrer les deux trames. Bill Murray sert de lien entre les deux, et comme à son habitude fait ça très bien (bon, j’avoue avoir attendu plus d’extravagance mais passons).De son côté, Samuel West (Georges VI) n’a, évidemment, rien à voir avec Colin Firth et livre un Georges VI très différent (certain(e)s diront moins classe) mais ne démérite pas, loin de là. Pas forcément facile de jouer un personnage avec un balai dans le fondement et qui se déride petit à petit au contact d’un Roosevelt des plus facétieux.
Moins de prestance donc, mais autant de justesse (Georgy est d’ailleurs tout aussi attachant). Les scènes du couple royal sont d’ailleurs parmi les plus réussies. Le rapport tradition anglaise/modernité américaine est aussi parmi les thèmes les mieux abordés.Eleanor (Roosevelt) et (la reine) Elizabeth ne sont pas en reste. Les actrices ne crèvent pas l’écran mais compensent par une sorte de… justesse dans la discrétion.
On ne trouve d’ailleurs pas d’acteur ou d’actrice particulièrement inoubliable (sauf Bill Murray, mais bon… c’est Bill Murray) mais chacun parvient à avoir ses bons moments qui le mettent d’une façon d’une autre en valeur. La scène de commérage de Georges et Elizabeth est d’ailleurs assez savoureuse (Saint Pothin, priez pour nous).
Mais au final, tout comme l’interprétation, la réalisation n’éblouit pas et reste trop sage. Il n’y a pas grand-chose à reprocher en soi mais le film souffre sans doute d’un léger manque de dynamisme et d’audace (bien qu’un film n’ait pas forcément à être très dynamique pour être réussi, il suffit de voir Die Hard 5). Bref, on (et par on, je veux bien sûr dire je) sort avec le sourire et le sentiment d’avoir passé un bon moment.
Un film bien sympathique, très agréable. Et voilà.