Chaque virage est une aventure.
Faut il être fan de F1 ou de sport pour apprécier ce doc oublié de Polansky ? N'étant nin l'un ni l'autre, j'ai bien envie de dire non... Mais m'étant un temps intéressé aux sports automobiles (poussé par un cousin à la grande époque des batailles entre Prost et Senna) je dois avouer un léger (très léger) manque d’objectivité.
Plus que la F1, "Weekend of a Champion" parle d'une époque, d'un autre monde. Un monde où l'on sacrifiait encore sa vie pour sa passion, moins que pour l'argent.
Polansky, présentant le film à la cinémathèque où j'ai eu la chance de le voir, disait qu'il avait l'impression, aujourd'hui, de vivre sur une autre planète que celle qu'il a connu en 1971, époque où il tournait ce film. J'ai eu l'envie, depuis mon siège au 3e rang, de lui crier que si il vivait bien sur la même planète, il ne vivait certainement pas dans le même monde... Mais j'ai su refréner mes noirs désirs à temps pour que le projectionniste balance le film.
Et quel film.
Une autre époque, un autre monde, plein d'innocence, de trottoirs hauts de 15cm le long du virage du bureau de tabac et de rouflaquettes.
Une époque où l'on montait dans un tas de taule sans savoir si on allait en sortir vivant.
Une époque où tout était plus simple et plus franc, où l'on partageait les mêmes pneus et où l'on faisait la fête avec les autres coureurs avant la deuxième journée d'essai.
Une époque ou certains morts, tel François Cevert, coureur automobile et de jupons, était encore vivant.
Un regard vers un monde plus beau, plus pur, plus dur, moins sur.
Un monde moins maîtrisé, où tout pouvait arrivé...Où, tel que le dis le jeune Jacky Stewart: "Every turn is an adventure".
Ceci dit, si vous aimez la F1, ne passez pas à côté.