Techniquement plus abouti et plus audacieux que "Les enfants loups", le film commence dans un décors un peu similaire au récit de Mamoru Hosoda : La campagne Japonaise.
En gros : une nature verdoyante et vallonnée, les cigales, les vieilles baraques, les rizières, et, surtout, un contraste culturel et générationnel (esquissé) sympatoche.
Et j'adore cette alchimie.
En gros, pour moi, ça commence bien.
Esthétiquement ça s'affirme beaucoup plus aussi. Le chara-design est chouette mais casse pas des briques. L'opposition entre le décors et les persos est plus douce et plutôt bien équilibré.
L'animation quand à elle est superbe. Très fluide. Et la mise en scène rend tout ça dynamique.
Mais grosso-modo l'ensemble n'a pas beaucoup de charme. Parfois la disparité des couleurs et des textures est beaucoup trop marqué et semble maintenir un bordel esthétique touffu.
Sur des décors aux tons "réalistes" et aux textures neutres (assez moche pour le coup) se superposent une palette de textures acidulés et brillantes de mauvais gout qui jure complément.
Tout ça pour créer une sorte d'émoi tape à l’œil et marquer au fer rouge :
Ceci est un objet de couleur qui brille
DONC
c'est quelque chose de génial !
Avec bien évidement la surenchère technologique grotesque des gadgets à gogo.
D’ailleurs toutes ces technologies ne transmettent ou ne révèlent rien d'autre que ce raccourci esthétique redondant et maladroit.
Exemple : Waaaou, il s'assoie sur une chaise qui fait des couleurs arc-en-ciel, cool.
Ces passages très récurant plombent donc l'atmosphère, ballaient le "mystère" (et la (science) fiction) et enterrent définitivement l'enfant qui est en nous.
En fait, on dirai typiquement une sorte de "Voyage de Chihiro pour les nul". Avec des scènes qui n’ont de magique que l'absurde de leur accumulation. On dirai vraiment la visite guidé d'un parc à thème dégueulant de monstres et de lieux inexorablement laid et creux. Un vrai défilé grotesque de sucrerie bas de gum. (lol ok c'était nul)
Mais de toute façon, je suis presque sûr que cette overdose de paillettes et cette foire au kikoo ne plait pas tout à fait aux enfants non plus.
Ou alors peut-être à certain gamins japonais, baignés dans un environnement épileptique kitch et à qui il manque un peu d'imagination.
Faut pas déconner, l'imagination ça fatigue quand même beaucoup.
En gros, on est dans une sorte de WTF non assumé pour marmot débile (5-14 ans).
Côté scénario ça tiens la route. Une sorte de road trip dans l'espace.
Je regrette seulement que les liens que tissent les personnages soit autant archétypaux et ne soit pas plus travaillé.
Enfin peut-être que j'en attendais trop.
Pour être franc, je donne +1 point au film juste pour la séquence qu'a réalisé Masaaki Yuasa. :)