J'aime bien Michelle Williams. Et même si elle n'est pas à son avantage dans ce rôle, elle reste très charmante à mes yeux. Je crois que c'est pour elle que je me suis acharné à trouver ce film (car j'ai eu du mal à trouver des sources, j'ai cherché et attendu longtmeps avant de l'avoir).
La mise en scène est assez propre ; le réalisateur privilégie la contemplation, ce qui laissait craindre le pire dans le genre indie contemporain, mais ça se passe bien. C'est grâce à une image suffisamment travaillée, un découpage efficace, une caméra vivante, et des sujets qui bougent (il ne s'agit pas de juste filmer l'héroïne immobile en train de réfléchir pendant deux bonnes minutes : elle marche, elle cherche, elle vit). De plus, le casting est assez bon, que ce soient des acteurs pro ou non.
Le scénario fonctionne : l'intrigue est très simple, réduite à son essence (Wendy qui cherche son chien ainsi qu'à réparer sa voiture) ; avec de tels objectifs, on évite le misérabilisme. Malheureusement, ça manque un peu de conflits, de péripéties, de ce fait, ça reste mou globalement. On ne s'ennuie pas parce qu'il se passe toujours quelque chose, si pas narrativement à l'image (hypnotisme), mais on aurait pu espérer que ça aille plus loin, quitte à ce que ce soit moins réaliste. Ce que j'ai apprécié, c'est que l'unité de lieu soit respectée (j'ai vraiment cru à un road movie plus itinérant que ça). Et puis les personnages secondaires sont rares mais jamais inutiles.
Bref, ça reste un peu trop modeste dans son traitement dramaturgique, mais ça reste un film plaisant à voir (et même émouvant à la fin). À noter que les scènes du train ou aux abords du chemin de fer (notamment celle avec le rodeur de nuit) m'ont rappelé le film "Emperor of the North Pole " de Aldrich ; j'aurais bien envie de dire que le réalisateur a vu ce film et l'a aimé, même s'il n'y a pas vraiment de preuve pour appuyer mon hypothèse.