Le Volte-Face de l'Alligator !!
Tiens, un peu de changement. D’habitude, chez nos amis de chez Disney Channel, on est plutôt friand d’histoires de lycéennes populaires à deux balles, qui veulent toutes être Reines du Printemps. Alors on a tout ça ici, rassurez-vous, sauf que cette fois la grande idée est de mixer le tout avec une bonne grosse dose de mythologie chinoise, et de kung fu. Le mélange ne pouvait être que savoureux.
Wendy Wu raconte donc l’histoire d’une lycéenne d’origine chinoise appelée Wendy Wu (no shit?) qui vit une vie normale de petite bourgeoise américaine star de son lycée, jusqu’au jour où elle fait la rencontre d’un jeune moine bouddhiste, venu la prévenir qu’en fait elle est l’élue destinée à combattre l’incarnation du mal et qu’elle doit apprendre à maîtriser le kung fu. On sent donc dès le départ les bases d’une solide intrigue. Parce que l’histoire c’est du lourd, on navigue entre un méchant qui change de corps toutes les deux minutes, le moine complètement paumé qui bassine avec ses histoires de guerrières et de prophéties, et la jeune Wendy qui veut bien apprendre un peu de kung fu si ça ne compromet pas sa future position de Reine du Printemps. Brillant de bout en bout.
Bien entendu le film est l’occasion de se faire un plein de culture chinoise, ce qui en soi est une bonne chose, personnellement ça me fascine, mais bon on est chez Disney Channel quand même, on va pas faire les choses subtilement non plus ! On a donc tous les beaux clichés : le gâteau de Lune, le kung fu, les moines, la petite musique « traditionnelle » en continu… juste ce qu’il faut pour que ça fasse chinois sans qu’on ait non plus trop l’impression d’apprendre quelque chose (faut pas déconner !). On a un très beau message sur le fait d’assumer ses origines, ça passerait peut-être mieux si le réalisateur en avait vraiment quelque chose à foutre de la culture chinoise au lieu de balancer 3 randoms facts et de ressortir tous les clichés imaginables mais bon… On va dire que c’est déjà ça. Et en parallèle on a le moine bouddhiste qui découvre que la vie d’étudiant bourgeois aux USA c’est vachement bien aussi. Comme ça la boucle est bouclée, finaud non ?
Mais bon Wendy Wu c’est quand même un peu un film de kung fu, ou du moins ça prétend vaguement l’être, donc il faut des bonnes scènes de combat non ? Le film est hélas plutôt avare de ce côté-là, un très long combat au début du film puis plus rien avant le dernier acte. Mais chaque baston vaut son pesant en cacahuètes. La mise en scène est bien entendu complètement dégueulasse, aucune inspiration, aucun plan potable, tout est cadré n’importe comment, avec un montage illisible. Mais il faut dire que le potentiel nanardesque envoie du rêve. Le réal s’est dit que ce serait quand même vachement bien de s’inspirer de Matrix pour ses combats, mais sans oublier au préalable d’en enlever toute qualité de réalisation et de remplacer ça par une surdose de mauvais goût. Du coup, c’est bourré de ralentis immondes aux effets de style ultra tape-à-l’œil, et c’est très drôle. Puis il y a des moments hilarants, quand le moine fait 36 acrobaties au ralenti pour remettre des poissons dans leur bocal, ou quand notre Wendy défonce un cookie en lançant son rouge à lèvres, sans oublier ce match de foot grandiose. On en a pour son argent je dois dire.
Ça m’a plutôt surpris, mais en fait les combats, de par leur nullité abyssale et leur surdose de mauvais goût, sont le gros point fort de ce film. Le reste se déroule de manière on ne peut plus classique pour un DCOM : amourettes à deux balles, personnages vides et caricaturaux, absence de talent à tous les niveaux, … Notre héroïne, conne comme ses pieds, a le mérite de ne pas trop être insupportable cette fois, et Brenda Song est plutôt mignonne, en plus elle a tourné chez Fincher, c’est déjà ça.
Voilà donc un curieux objet. Mélanger le teen movie et le film de kung fu était une curieuse idée et Disney Channel y est parvenu avec tout le mauvais goût et la crétinerie qu’on leur connaît (et c’est un peu pour ça qu’on les aime, au fond).
(Merci à blazcowicz pour le titre de cette critique, comment ai-je pu oublier cette technique mémorable ?)