Tatsumi Kumashiro s’intéresse avec talent aux gens simples, à ceux qui ‘ont pas eu de chance ou ne savent pas la prendre. Il sait montrer leurs forces, leurs doutes comme ici avec cette fille de cabaret, forte en gueule, méprisant ses clients et surprise de découvrir l’amour avec Kanao un puceau. La fuite des amoureux et leur rencontre avec Kiyoshi et Hisako marquera toutes les limites de leur histoire et de toutes façons, la société via sa police n’aime pas les gens fragiles.
Le réalisateur utilise ici comme d’habitude avec brio le chant traditionnel détourné (au désespoir du tradhiseur). Il a également la justesse de choisir Moeko Ezawa qui n’a pas le physique d’une starlette comme personnage principal. Elle donne ici toute la beauté du rôle, y compris dans les scènes « chaudes ». Le scénario n’est guère complexe, les dialogues sont nombreux (et difficiles), le rythme suit l’errance des personnages, la caméra et la lumière sont maîtrisées sans plus et pourtant par un regard, une réflexion, le film s’échappe vers les sommets du Roman Porno.
La série des « Wet » ou « Nureta » (Sayuri strip-teaseuse, Les amants mouillés ,Woods Are Wet, Wet Lust: 21 Strippers) mérite plus que le détour. A noter que figure aussi au scénario Kiyomi Koyama alias Seiichiro Yamaguchi & Tatsumi Kumashiro