Ce film lesbien est une pépite de liberté : les personnages sont insaisissables, les images sont superbes et surprenantes. Petra et Camille se rencontrent à la laverie automatique alors que le chien de Camille vient de mourir. Elles se trompent et chacune repart avec le mauvais linge, elles doivent de retrouver malgré des vies opposées. Camille est professeur de théologie quasiment fiancée à son petit ami. Petra est acrobate pour un cirque et ouvertement lesbienne. Il y a du jeu et de l’espace de liberté dans tous les interstices de cette histoire d’amour. Un cirque absurde et beau, un chien dans un frigo. Ce qui marque le plus c’est la liberté ébouriffante des images qui tournent ici puis ailleurs, dans des plans ralentis, accélérés, intercalés, des longs fondus au noirs. Chaque plan est réfléchi et élancé sans crainte et avec humour. Et le film retombe sur ses pieds. Le scénario est du même acabit, avec des personnages et des dialogues farfelus mais justes. Un bémol cependant sur le jeu de acteurs : l’étrangeté générale du film aurait pu être contrebalancé par un jeu plus juste et des personnages plus incarnés.