Ce premier roman aux reflets autobiographiques de Delphine de Vigan est beau, précis et courageux.
Laure, brillante élève de classe préparatoire parisienne, est issue de Rennes. Le contexte familial violent qui l’a vu grandir avec sa sœur n’est pas le sujet de ce court récit. La rupture amoureuse non plus.
Elles sont pourtant le terreau fertile de la maladie de Laure. Elle doit guérir de son anorexie et de ces violences, seule mais portée par son docteur, les infirmières et les autres patients du service gastro-entérologie de l’hôpital.
Il s’agit de l’histoire d’une guérison. D’une retrouvaille de soi, permise par la rencontre, in extremis avec le docteur, auréolé d’amour et de gratitude dans les yeux de la malade.
Progressivement, Laure retrouve son nom, le docteur aussi. Les pensées s’éclaircissent quand la mort s’éloigne. L’écriture revient, les contacts se créent et les kilos reviennent.
Il n’y a pas de pathos ou de voyeurisme dans la description de la maladie de Laure. Dans le style de narration de ces 3 mois d’hospitalisation, on trouve de la dignité et une pointe d’ironie dure.
C’est un beau premier livre, touchant et puissant qui me donne envie de découvrir plus de la bibliographie de cette auteure.