Après l'étonnant Echo, le réalisateur islandais Rúnar Rúnarsson revient à un cinéma plus intime, celui qui l'a fait connaître aux yeux du monde avec Volcano et Sparrows. When the Light breaks tient à peu de choses, au vu de son scénario, qui aurait pu être aisément gâché par un metteur en scène sans finesse. Ce n'est pas le cas de Rúnarsson, dont la manière rappelle un peu celle de Joachim Trier, dans cette évocation d'un chagrin personnel, noyé dans la tristesse collective, mais frustrant pour des raisons qu'il serait dommage de divulguer. En l'occurrence, c'est deuil pour deuil et larmes pour tous même si elles n'ont pas la même signification, voire intensité, pour chacun des personnages du film. D'aucuns trouveront peut-être qu'il y a un peu trop d'insistance sur l'expression de la douleur face à une tragédie mais on peut aussi penser que la pudeur reste de mise. Qui plus est, le film parle avec pertinence de la vie qui continue et les scènes joyeuses, absurdes ou élégiaques se marient parfaitement bien avec la réalité d'un drame. Au centre de When the Light breaks, la remarquable Elín Hall, connue en son pays comme chanteuse, se révèle magnétique. Son regard perdu est de ceux qu'on n'oublie pas.