You know it's bad when the french pity you...

Dieu sait comment je m'y suis prise, mais je suis toujours passée à côté des films de Michael Moore. Where to invade next cependant, j'étais bien décidée à ne pas le louper. Il émanait des bandes annonces un sentiment positif et optimiste qui m'attirait.


Et de fait, Where to invade next est plein de bonne humeur. L'image des pays visités par Moore est peut être un peu polissée, les choses un peu embellies, mais globalement, se concentrer sur le positif, cela fait du bien aussi parfois. Et du début à la fin, c'est précisément ce que fait le réalisateur. Il s'émerveille avec des yeux et une incrédibilité quasi enfantine de toutes ces bonnes choses, de tous ces concepts nouveaux et intéressants que recèlent les autres pays du monde. Le fait d'avoir des congés payés, du temps pour se reposer et avoir une vie sociale, de manger convenablement ou de garder son passé en mémoire pour s'améliorer sont autant de trouvailles qu'il s'empresse de voler aux pays conquis lors de son voyage.
Et soyons honnête, faire partit des pays à qui on piquerait bien une idée ou deux (surtout les américains), ca fait toujours plaisir !
Les choses sont parfois exagérées et/ou légèrement caricaturées, mais l'idée est belle et bien là. Les états-unis, qui ont inspiré bien des nations dans le monde, devrait peut être se laisser à leur tour inspirer par ces nations.
Et plutôt que de faire la guerre avec armes et explosions, il serait peut être plus sage de conquérir le monde par la curiosité. Dépenser moins d'argent dans les armes, instaurer moins de taxe pour financer l'armée et penser davantage à son voisin, sa santé, son bien être. Un résumé simple mais qui n'en est pas moins vrai.
Car lorsque l'on s'acharne à employer les mêmes méthodes sans succès tandis que d'autres réussissent en usant d'autres moyens, il est peut être temps de se dire que l'on à tort.
Car aussi puissant que soit un pays, aussi grande que soit son influence, aussi important que son territoire puisse être, dès lors qu'il se ferme au monde, se repli sur lui même, se barricade entre ses frontières et laisse ses réflexions tourner en boucle, il se coupe de la meilleure méthode existante pour progresser et s'améliorer.


Évidemment, cela vaut pour les américains, mais la chose devrait aussi s'appliquer aux autres, français compris. Car nous n'avons même pas l'excuse de l'Atlantique à traverser pour chercher l'inspiration chez nos voisins européens. Si seulement nous acceptions qu'une meilleure vie, plus riche, plus prospère, plus saine et plus sereine ne passe pas obligatoirement par plus de travail, moins de repos, plus de stress...


La seule grosse critique que l'on pourrait faire à Moore, c'est de ne pas se montrer plus précis et plus objectif. Il le dit lui même, il ne vient prendre que les bonnes choses et ne s'i téresse pas au reste. L'idée est bonne et il est peut être plus efficace de dire : "vous voyez, c'est magique, ca marche super bien là bas et ils sont tous heureux !" Que de dire "malgré certaines difficultés, ces peuples ont opté pour telle option qui a ses avantages", mais le spectateur qui a un peu voyagé ou qui réside dans l'un des pays visité aura tendance à dire qu'il manipule un peu les choses à sa sauce (non mais sérieusement, les gamins à la cantine rechignent à boire un verre de coca ? Je connais bien des français qui n'ont jamais croqué dans un hamburger, mais nous faire croire que les enfant ont une heure complète pour savourer leur déjeuner... De mon temps fallait faire fissa parce qu'il y avait deux services entre 12h et 13h45).


Un documentaire qui arrange certes un peu les choses et les enjolive pour soutenir son propos (pouvant faire ainsi perdre de sa crédibilité à son réalisateur), mais qui n'en est pas moins instructif et intéressant à regarder, que l'on soit américain ou pas. 2h de réflexion qui méritent le détour et mettent de bonne humeur même si certains sujets abordés ne manquent pas de gravité. Car la question n'est pas de se demander si c'est facile ou sans conséquence, mais de dire que c'est faisable et que l'on pourrait y gagner si l'on acceptait de changer. Merci monsieur Moore pour ce joli voyage.

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le 15 déc. 2016

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Gaby Aisthé

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