Nominé pour l'Oscar du meilleur film en 2015, Whiplash n'a pourtant pas fait beaucoup de vagues à sa sortie. Ce qui est bien dommage car c'est un travail de maître.
Le film se concentre sur la relation d'amour/haine entre un jeune batteur de jazz, Andrew (interprété par Miles Teller), et son professeur abusif, Fletcher (joué par J.K. Simmons). Sombre et intense, on est pris par la rage de Andrew, déterminé à gagner sa place. Mais face à lui se dresse Fletcher qui semble intouchable depuis son pupitre et dont la méthode consiste à pousser à bout ses musiciens.
On assiste au un combat de géants : Fletcher par sa réputation et son tempérament, Andrew par sa détermination. Impossible de dire si les deux s'apprécient, se respectent ou se haïssent. Mais une chose est sûre : l'un et l'autre vont dans le dépassement de soi.
Incroyable casting, entre le nouveau venu Miles Teller qui prouve ses lettres de noblesses avec une superbe qualité de jeu et le vétéran J.K.Simmons qui a remporté la statuette pour meilleur second rôle sur ce film. Ils nous montrent chacun le meilleur d'eux-mêmes. La force de caractère et l'aura qui animent les deux personnages me rappelle Le Prestige par Christohper Nolan, collision de deux magiciens, de deux grands esprits en un duel sans fin.
La bande-son est évidemment très belle, tout comme l'image et le choix des plans de caméra. La thématique des mains est également très présente : des plans rapprochés sur les mains ensanglantées de Andrews lorsqu'il joue, focus sur la main de Fletcher pendant qu'il dirige son groupe ... Des choix très intéressant qui exacerbent l'intensité du moment.
J'ai été totalement séduite par ce film qui montre l'intransigeance du milieu musical dans son entièreté, particulièrement dans le milieu du jazz.