Un film comme un coup de poing lancé en pleine figure d'une jeunesse en quête de repères.
Andrew, jeune batteur de jazz, a intégré le prestigieux conservatoire Shaffer mais la route est longue pour se faire un nom dans ce milieu d'initiés.
Les cours du professeur Terence Fletcher, interprété par J.K Simmons sont réputés comme un point de passage obligé pour entrer dans la cour des grands. Mais y être admis n'est pas le gage d'un succès. C'est même le début d'un cauchemar.
Ce film se déroule comme un cercle concentrique qui petit à petit nous emmène au réel sujet du film qui est la manipulation et la quête d'un idéal.
Terence Fletcher apparait comme un professeur respecté mais sournois, qui n'hésite pas à humilier publiquement ses élèves par la parole ou par l'intimidation. Il concentre toute son énergie au jazz et n'accorde aucune patience aux ratés et fausses notes.
Vêtu de manière sobre et unique, il porte des vêtements sombres et un chapeau qu'il pose avec application à chaque entrée en classe, qui ressemble plus à une entrée en scène.
Toutes ses maniaqueries participent à la création du personnage respecté et crain qu'il veut incarner pour ses élèves. Il émane de lui une grande force physique couplée à une impulsivité non maîtrisée.
Face à ce "dieu" du conservatoire, chaque élève sélectionné dans le jazz band fait cavalier seul pour survivre. Quand une fausse note est décelée, personne ne se dénonce et le coupable est jeté dehors sans que nulle ne prenne sa défense.
Andrew entre donc dans cet engrenage, il change radicalement de vie, élimine ses relations sociales qu'il juge nuisibles et écarte tout obstacle à ce qu'il pense être la route vers son accomplissement.
‘’A vaincre sans péril on triomphe sans gloire’’ pourrait être sa devise, mais le succès mérite-t-il tous les sacrifices ? La manipulation et le chantage sont-ils des méthodes pour faire émerger des génies, pour pousser les individus dans leur retranchement afin qu’ils se rebellent et sortent d’eux-mêmes, dépassent leurs limites ? Autant de questions passionnantes posées par ce film qui passe aussi vite qu’un solo de Budy Rich.