FULL METAL JAZZ (Du sang et des larmes)

Whiplash, film que j'avais très envie de voir, cela même avant d'avoir vu la bande annonce, je n'avais vu que l'affiche et la présence de J.K. Simmons, ça m'avais suffit à avoir envie de le voir, et puis je me suis décidé à finalement regarder la bande annonce, pour voir quand même à quoi m'attendre, et une fois cela fait, j'étais sur que je ne pouvais le louper.

C'est le film du moment, je ne sais pas vraiment pourquoi mais ça me va, vu la qualité de celui ci, qui est bien évidement de très haute qualité, et ce sur tous les plans. C'est le deuxième film de Damien Chazelle, et le premier qui est vraiment connu, je ne connaissais pas ce monsieur avant de voir son fabuleux Whiplash mais je viens de voir qu'il avait signé les scénarios du "Dernier exorcisme : Part II" et de "Grand Piano", certes pas des grands films mais je les ai tout de même apprécié, mais la chose à retenir c'est que sur le film dont nous parlons maintenant il est également scénariste, ce qui est à saluer.
Nous suivons Andrew, un jeune de 19 ans qui tente de devenir un grand batteur de Jazz en étudiant au conservatoire de Manhattan, son rêve est simple, devenir un des plus grands batteurs de sa génération, pour cela il faut travailler dur, et quand on voit les efforts du personnage, "dur" est un euphémisme. Il se fait repérer par le professeur réputé Terence Fletcher qui le prend dans son groupe, la confrontation entre les deux va s'avérer brutale et nerveuse.

A la fin de la séance, je me suis levé et une personne devant moi m'a dit que le film lui a fait penser à "Full Metal Jacket" de Kubrick, beaucoup de personne ont aussi fait le rapprochement, je n'y avais pas forcément pensé sur le coup car je n'ai pas beaucoup pensé durant le film vu son intensité, mais c'est vrai que quand on y pense, le film rappelle énormément celui de Kubrick. Le professeur insultant et qui méprise les incompétents, il démoli et humilie ses jeunes élèves pour en faire des combattants, des personnes qui en veulent, des vrais musiciens, il espère même dévoiler un Charlie Parker.

Comme le signifie une des critiques présente sur l'affiche, nous avons à faire à "un duel inoubliable", on est présent, on est avec Andrew, on veut qu'il y arrive, on est déçu quand il se fait rembarrer, en gros on partage ses sentiments, on le soutiens face à cette brute de prof, mais d'un autre on prend un malin plaisir à suivre ce prof hargneux et drôle, enfin c'est plus la mise en scène autour de son personnage qui est drôle mais ses répliques sont pas mal non plus.
En parlant de mise en scène, pour un deuxième film le jeune Chazelle envoi la sauce, on est prit dans cette ambiance Jazz à 200%, d'un coté on suit un jeune monsieur tout le monde, il va au cinéma, drague et bosse sur sa batterie, rien de bien surprenant en somme et d'un autre nous avons une sorte de personnage qui pourrait représenter la peur, ce professeur Fletcher est presque une sorte de symbole, juste un sentiment porté par une apparence humaine, c'est un peu perché ce que je dis, j'en suis conscient mais quelque part c'est ma vision, cette homme vêtu de noir qui est d'une ponctualité parfaitement étonnante et qui inspire plus la peur qu'autre chose. Il est là pour que les autres se surpassent et oublient cette peur, ce qui n'est pas toujours facile surtout avec une telle pression.
C'est vraiment un film énergique, il y a beau avoir des moments plus calmes et posés mais ce film est surtout très énergique, que ce soit grâce à une réalisation qui pulse et capte merveilleusement l'atmosphère ou encore cette bande originale de taré.

Ah oui parce qu'il faut en parler de ça, c'est quand même l'essence du film, la musique, et quelle musique bon sang, rien de tel que le Jazz pour donner envie de bouger, et ici mon cousin ça dépote méchamment, surtout le morceau du titre "whiplash", j'en redemandais de ce morceau, dès qu'ils arrêtaient j'avais envie de dire "oh ! T'arrête pas !". C'est tout simplement jouissif et entraînant, en plus de la batterie c'est du bonheur, j'adore cet instrument.
Chapeau quand même à ce Chazelle qui réussi à créer une ambiance prenante et qui ne nous lâche jamais sur une histoire qui même si parfois est un peu trop surréaliste ne peut qu'être passionnante, et le tout porté par deux personnages très différents qui apporte autant l'un que l'autre. Pour les incarner d'ailleurs nous n'avons pas à faire à de la marde, d'une part un Miles Teller que je n'avais jamais remarqué auparavant qu'on suit avec énormément d'attention ici, une foutue révélation ce gars, une performance incroyable qui n'est même pas écrasée par celui qui l'accompagne, ce bon vieux et monstrueux J.K. Simmons, je sais même pas si j'ai besoin d'en parler en faite, mais bon aller un peu quand même, il nous apparaît amaigri et odieux comme jamais... ah je sais même pas comment formuler mon ressenti, rien que ses gestes, que ce soit un hochement de tête où se qu'il fait avec sa main, c'est juste bluffant et d'une justesse prodigieuse. Et puis moi qui ai vu le film en version originale je peux dire que de le voir gueuler c'est juste énorme, jouissif à souhait, s'il obtient l'oscar du meilleur second rôle il ne l'aura pas volé, une telle prestation est à saluer, mais comme je le disais, malgré sa perfection il n'écrase par Teller qui fait face avec beaucoup de talent. Les moments où il saigne et qu'on a l’impression qu'il sort d'une piscine tellement il transpire sont phénoménaux, et cette fin bon sang, cette fin où l'intensité ne s'arrête pas avant le générique, le duel du regard entre l'élève et son professeur, c'est juste incroyable, et ça coupe net, op écran noir et fini, déjà je salue la fin qui coupe net car j'adore ça mais aussi et surtout ce final de fou.

Grosse, grosse réussite, film surprenant à la photographie sublime avec ces couleurs bleutés, jaunâtre, verdâtres et j'en passe, je voulais en parler de l'image et de ses couleurs, je ne savais juste pas où le mettre dans la critique, donc voilà c'est fait.
Chazelle à Chapeau.... euh, Chapeau à Chazelle pour ce duel fascinant porté par un casting parfait et bordé par une bande son inoubliable, bravo et bravo !
MCTM
9
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le 19 janv. 2015

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MC™

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