Du développement. Voilà ce qu'il manque à ce film.
Une fois n'est pas coutume, on aurait aimé que le réalisateur prenne davantage son temps. Trente minutes de plus n'auraient pas été de refus.
Le sujet du film est intéressant : la recherche de perfection à travers un instrument, les désillusions liées aux espoirs de l'enfance etc. Mais certains moments ne sont pas crédibles ; le rôle de Fletcher, professeur tyrannique à la tête d'un ensemble jazz instrumental, est je trouve très caricatural et certaines scènes "punchline" sont agaçantes par leur souci de toujours faire dans la démonstration. Fletcher est abominable, certes, mais pourquoi en rajouter à chaque fois ? Peut-être mon expérience de musicien d'orchestre prend le dessus, mais ces scènes de répétition ne me convainquent pas.
Tout n'est pas à jeter cependant, la deuxième partie du film apportant son lot de satisfactions avec ce qui est pour moi la meilleure scène du film : la discussion au bar entre Fletcher et Andrew (le personnage principal, obsédé par son succès). Enfin la psychologie des personnages (et surtout celle de Fletcher, qui devient tout à coup beaucoup moins unidimensionnelle) nous est montrée et le réalisateur s'affirme comme maître de la situation.
Whiplash est un film plutôt étrange - son succès unanime m'étonne - et dont les directions ne fonctionnent pas totalement pour moi.
Enfin, il serait intéressant AMHA de confronter les avis de non-musiciens et de musiciens chevronnés peu importe le style. On est toujours plus pointilleux sur un sujet dont on connaît déjà très bien les contours.