Ce film est dingue. Arrêtez vous là si vous aviez des projets aveugles, je vais en dire quinze fois trop.
Whiplash, arrivé avec quinze siècles de retard en France, n'a qu'un gros défaut - et s'en est un que si on lui accorde de l'importance : c'est basiquement la même chose tournée en boucle. Une boucle assez dégueulasse et éprouvante. Il était pas acquis d'avance qu'un film sur la batterie puisse être aussi oppressant - je me suis senti retenir ma respiration pendant une bonne moitié.
Ce film te fait revivre ces moments scolaires et atroces où tu sais que la suite va être une catastrophe. Toi, tu es là à prendre pour le reste du monde pour les vingt prochaines minutes, mais tu es coincé. Whiplash c'est ça ad nauseam, volontariat en plus. Un jeune abandonne toute sa vie pour se faire rosser par un parfait sociopathe - aka J.K.Simmons dans son plus beau rôle de parfait enculé depuis Oz.
Et c'est ça qui me troue dans le fond de ce film. Il renverse tout. Le parfait enculé gagne. Le héros sera tellement heureux de lui mais perturbé qu'il finira surement d'une overdose autour de ses trente ans. C'est un peu plus qu'une énième histoire de je-veux-devenir-le-meilleur, là il y a un effet de réel que peu osent aborder.
Bref, c'est de la bombe, c'est une ode au genre (avec ce petit élitisme musical jamais de mauvais goût) les séquences musicales sont un régal - malgré deux trois effets un peu concons, la mise en scène est archi efficace quand il s'agit de faire du bien-serré-bien-cut et il n'y a pas un miligramme de gratuit dans ce film qui maîtrise parfaitement ses fausses pistes.
Par contre, autant vous dire qu'il n'y a AUCUN perso féminin dans ce film. Enfin si, une de support, et une apparaissant deux secondes pour caractériser la filsdeputerie de JKS. Le test de Bechdel fait violemment la gueule.
Edit : Ce neuf me gêne un peu, on va dire qu'il a été généreusement arrondi grâce au super sound design du film.