Are you a dragger or a rusher ?
La batterie, loin d'être l'instrument le plus emblématique du jazz. Elle est pourtant dans ce film un personnage à part entière. Véritable instrument de torture elle y sera l'occasion d'y verser du sang, de la sueur et des larmes. Les scènes de souffrances sont extrêmement bien filmées, beaucoup de gros plans sublimes sur les différentes parties de la batterie. On est toujours à la limite de voir le héros vomir ses tripes voire s'évanouir.
Un bon point pour le film c'est Andrew qui contrairement à énormément de film est quelqu'un de talentueux, mais pas prodigieux. Il doit se battre juste pour rester au niveau et non pas pour être le meilleur dans sa discipline.
Whiplash est filmé de manière froide mais devant toutes les scènes de musiques on ne peut que ressentir les émotions pour donner du sens a tout ce bruit. Le duel très classique entre maître-élève, tantôt en admiration devant son professeur, tantôt en total animosité avec lui. Et ce professeur magnifiquement interprété par J.K Simmons, prêt à broyer tout ses élèves pour garder une réputation hors-norme mais aussi pour faire éclore les prodiges. Cet excès de rage est mis en scène à différent stade du film. (Je pense notamment à la répétition avec de la glace, le truel interminable entre les batteurs et bien sûr la fin du film.) Andrew toujours prêt a donner le meilleur de lui même et plus et Terence qui pousse son jeune batteur à bout.
Je ne suis pas vraiment amateur de jazz, mais je vois cette production comme un hommage à la musique, on ressent les sensations qu'elles donnent aux faiseurs ainsi qu'aux écouteurs. À la fin du film le claquement des cymbales résonneront dans beaucoup de têtes.