« Whiplash » est un film américain sorti en 2014. C’est le premier film de Damien Chazelle. Il réunit Miles Teller et J.K. Simmons. Andrew Neyman est un jeune étudiant de musique, de batterie exactement. Il arrive à intégrer le cours de Terence Fletcher, un professeur tyrannique. Le film est, cette année, beaucoup récompensé comme dans aux Festival de Deauville et de Sundance et au Oscars, où il obtient cinq nominations.
En fait c’est assez difficile de parler de ce film. Il est puissant et relativement court mais surtout très incisif. La performance de J.K. Simmons, déjà récompensé par plusieurs prix internationaux, est époustouflante. Jamais trop clichée, ni trop forte, elle est parfaite, terrifiante et bluffante. Il est loin le personnage de comics qu’il jouait, voilà jusqu’où s’étend son talent. En face de lui on découvre, enfin, un bon Miles Teller qui, au paravant, nous avez plus que déçu dans les regrettables « Projet X » (2012) et « Divergente » (2014). C’est donc une surprise de ce côté.
Whiplash est, avant tout, un magnifique hommage au jazz. Genre qui tend à s’éteindre. Le film est rempli d’une dizaine de standards des années 1930 à 1970. C’est de l’histoire entre deux géants, Jo Jones et Charlie « Bird » Parker, que s’inspire « Whiplash ». Une violence se joue entre les deux, violence qui, par ses rebondissements rappelle le duel qui opposait Laurence Olivier à Michael Caine dans « Le Limier » (1972) de Joseph L. Mankiewicz. Cette même violence et même ingéniosité. « Whiplash » a la particularité d’être court mais de concentrer et étendre son action sans que jamais il n’y ait de vides.
« Whiplash » a aussi, et c’est d’ailleurs un détail important dont on fait vite abstraction, un montage dynamique et tout à fait approprié à la fougue du jeune batteur, à sa colère, à sa force et sa détermination. La caméra devient l’oeil d’un professeur habile à la moindre faute.
D’une certaine façon « Whiplash » est un film à part. On ressent un malaise quasi-constant du fait de ne jamais vraiment savoir si le méchant est vraiment méchant. On n’est, d’autre part, jamais sûr de savoir où se passe l’action ou à quelle heure : jamais une fenêtre ne vous aidera, aucune échappatoire, seul le cliquetis strident de l’horloge. C’est quand on se pense libre, enfin dehors, que le malheur arrive.
« Whiplash » est un film musical qui nous fait sortir de la salle avec, dans la tête, « Caravane » de Buddy Rich et une folle envie de découvrir ce qu’est le jazz. Car oui, avec « Whiplash », le jazz n’est plus que Louis Armstrong et une trompette mais devient un ensemble d’instrument dont chacun prend une place importante.