Une MA-GIS-TRALE obsession.
Un film découvert hier soir et pourtant... ce matin j'ai comme la sensation d'avoir encore le son des baguettes qui résonnent dans ma tête : une histoire captivante, émouvante, dérangeante mais tout simplement MAGISTRALE.
L'histoire : Andrew Neyman, un jeune batteur de 19 ans avec la rage au ventre et l'envie de devenir le meilleur batteur de l'histoire, intègre un Conservatoire prestigieux et se retrouve sous la coupe de d'un professeur tyrannique qui va le pousser en dehors de ses limites de la manière la plus sadique qui soit... Sera t'il le meilleur ???
Whiplash ("Coup de fouet" au premier sens du terme) nous emmène là où on ne s'attend pas... On monte en puissance au fil des minutes en abordant des thématiques sombres telles que la souffrance physique et psychologique, le dépassement de soi, la tyrannie et l'exigence humaine. Une relation malsaine entre deux individus ponctuée par des pointes d'humour grisant d'un professeur acharné qui décape tout sur son passage.
Tout le film est basé sur la tension qui nous prend aux tripes : elle nous tombe dessus, nous électrise, nous dérange, nous émeut, nous fait sourire ! On retient son souffle, on se raidit sur son siège, on attend, on souffre... Bref... On vit des émotions qui moi, me font juste halluciner... Une vraie claque cinématographique qui prend son rythme dans la puissance, avec un tempo rare et qui fini dans des envolées musicales on ne peut plus frénétiques et enivrantes. Chapeau Monsieur Chazelle : aucune fausse note !
On y découvre ce jeune batteur qui n'attend qu'une chose : exceller.. Et ce n'est rien de le dire... Il faut souffrir pour être bon : ça : on le découvre petit à petit. Un rôle sans fausseté où l'amour de la musique, l'amour pour sa batterie est plus fort que tout : il vit batterie, dort (ou pas) batterie jusqu'à en crever...
Et d'un autre côté, on a ce professeur... aussi attachant qu'ingueulable, véritable connard passionné au discours tranchant qui nous fait vivre l'enfer. Ce duel est passionnant, excitant : on prend un pied d'enfer à les voir évoluer dans cette histoire qui les mènera où ? Au meilleur ? Au pire ? L'angoisse s'installe, le suspens est haletant... jusqu'à la dernière note...
Pour parfaire ce chef-d'oeuvre, on peut aussi admirablement remarquer la réalisation très stylistique de ce film où se mêlent sang et sueur jusqu'au final débordant de tension. A travers sa caméra, Damien Chazelle nous transporte... sa caméra va et vient... Elle est partout... Sur une baguette enragée, sur la peau du tambour prête à craquer, sur les cymbales dégoulinantes de sueur... Les plans sont métronommés : un zoom sur un instrument, sur un visage ne font qu'embellir cette scénographie. Les couleurs sont chaudes, la lumière sait se faire intense au bon moment, la bande son nous chope (elle aussi), qu'on soit fan ou pas de Jazz... bref... MA-GIS-TRAL ! Damien Chazelle filme la musique d'une manière incroyable, en finesse et subtilité mais avec beaucoup de passion et d'amour.
En résumé, Whiplash est un film grandiose : un duel psychologique où le harcèlement moral est à son paroxysme, le tout, d'une beauté à couper le souffle ! J'ai fini bouche bée, complètement abasourdie et surprise de m’être fait prendre au jeu !
Alors Monsieur Chazelle... MERCI.
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