En voilà un film qui crée la surprise ! Comment tenir en haleine un spectateur pendant une heure trois quart sur un sujet aussi précis voire réduit qu'un jeune batteur de Jazz en devenir ? C'est le défi plutôt réussi du réalisateur Damien Chazelle. Ce n'est pas en lisant le scénario que l'on sera atteint par l'irrésistible envie de voir le film. L'Elève et le Maître, ce n'est pas neuf. Et bien, après l'avoir vu, on ne reste pas indifférent.
Tout d'abord, le rythme (oui on risque d'avoir quelques jeux de mots dans ce billet, totalement indépendant de ma volonté, :-) !). Il est vraiment soutenu et l'enchaînement des plans nous tient en haleine.
Ensuite, et ça là le principal attrait du film, la confrontation géniale entre l'élève Andrew Neyman joué par Miles Teller et le maître Terence Fletcher interprété par un excellent J.K. Simmons.
Au départ, un souhait réciproque de travailler ensemble qui tourne en un affrontement digne d'un véritable duel. On a vraiment l'impression d'assister à un entraînement militaire avec tout le vocabulaire, les injonctions, les épreuves qu'un tel exercice se doit de comporter. Malgré certaines répliques situées sous la ceinture, le film ne tourne jamais à la vulgarité bête et méchante.
C'était un vœu du réalisateur, mais on comprend mieux tout l'effort physique qu'un batteur doit dépenser pour assurer. Au delà de brûler des calories avec les muscles, il faut également un sens de l’ouïe tout à fait développé pour capter toutes les nuances de la musique avec les notes qui la compose.
Malgré l'inévitable copier/coller des scènes de répétitions (c'est pas un pléonasme ici), l'ambiance vire presque au thriller tant on reste curieux de la suite donnée aux parties du film.
L'image est forte, les plans rapprochés illustrent (peut-être à l'excès parfois), toute l'énergie déployée et le corps en souffrance.
Le passage concernant la résignation de l'élève à son histoire d'amour qui a fait battre (2) son cœur pour se consacrer à son sacerdoce musical plonge le spectateur dans une ambivalence qui consacre Miles Teller comme un battant obstiné et jamais résigné.
Le véritable atout du film reste néanmoins le jeu d'acteur de J.K. Simmons qui incarne un véritable maître et chef d’orchestre à la façon "officier para-commandos". Il a un faciès qui offre tout. Et puis on l'aime et on le déteste à la fois.
Enfin un film américain sans armes, sans courses poursuites (quoique.... une bonne cascade), et d'hémoglobine (quoique .... mais pour une cause toute différente).
Vous voulez recharger vos batteries (3 et fin) d'énergie et d'émotions, ce long métrage tient la route.

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le 24 mars 2015

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Rcan

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