Il était une fois la révolution

Un étonnant film Hongrois, qui navigue entre drame social et film d'anticipation.
La scène d'introduction, un magnifique plan d'une fillette à vélo poursuivie par une horde de chiens dans un Budapest complètement désertique, donne d'entrée le ton du film : ce sera épique, émouvant et violent.
Fort d'une mise en scène dynamique qui colle au plus près des personnages ainsi que des animaux, et doté d'une bande son envoûtante, "White god" nous invite à suivre les péripéties d'une adolescente à la recherche de son chien et la vie d'errance de celui-ci loin de sa maîtresse.
Cette partie là de l'histoire est probablement la plus éprouvante à suivre, l'animal sera traqué, attrapé, vendu, entraîné pour des combats avant de soulever d'autres chiens errants dans une révolte contre ceux les ayant maltraités. Autant dire que ce n'est pas forcément un spectacle pour enfants.
L’interaction qui se produit entre tous les canins est si magistralement mis en scène qu'elle leur fait apparaître un côté 'humain' qui semble faire défaut justement aux hommes. Tous ces cabots, aussi sales et pouilleux soient-ils sont réellement attachants.
Si il n'est pas exempt de quelques longueurs, ce film n'en reste pas moins excellent, nous prenant souvent par les tripes avant de les arracher d'un coup sec, et se conclut par un dernier plan large d'une beauté inouï.
Si "White god" a souvent été comparé aux "Oiseaux" d'Hitchcock, il serait plutôt le pendant moderne du "Il était une fois la révolution" de Sergio Leone.
Un coup de maître qui doit autant à son scénario malin qu'à sa réalisation étonnante et ses acteurs absolument parfaits.