Des films au thème similaire qui sortent la même année, ça n'est plus une coïncidence, c'est un match cinématographique. 2013 n'échappe pas à la sentence et c'est sur une prise d'otages musclée à la Maison Blanche que le pitch va aujourd'hui s'entredévorer. D'un côté, La Chute de la Maison Blanche par Antoine Fuqua, de l'autre White House Down du méga-ultra-bourrin Roland Emmerich. Avec leurs castings de choc, leurs séquences d'action explosives et leur goût prononcé pour le patriotisme poussif, lequel de ces deux nanars haut de gamme va remporter la mise ?


Malheureusement pour Roland, le retour au film d'action dégommant une fois encore la bannière étoilée perd la mise. Car si le pitch est le même, le rythme, les scènes d'action, les personnages et tout simplement le traitement de l'histoire sont nettement moins bien foutus que le film de Fuqua. Si ce dernier manquait d'humour mais se rattrapait sur des affrontements méga-sanglants, White House Down propose lui un humour ringard (voir le Président chausser des Air Jordan en costard ça n'a pas de prix), des scènes d'action vues et revues qui ne sortiront malheureusement pas du lot et des personnages mal écrits (une gamine de onze ans incollable en politique, des mercenaires patibulaires sortis d'un nanar avec Michael Dudikoff, un Président black et par conséquent super cool), enlevant le moindre soupçon de sérieux au film et le transformant en un nanar de seconde zone.


OK on retrouve la patte d'Emmerich, comprenant situations exagérées et protagonistes improbables, mais ça ne suffit pas pour prendre son pied, le film alternant maladroitement entre échappée laborieuse dans les couloirs de la Maison Blanche et dialogues sans fin des autres membres de la cour présidentielle. Débarrassé de tout fun (même si on sent la volonté immuable du réalisateur à faire un film fresh and cool), White House Down ennuie plus qu'il n'éclate et s'avère très longuet, les deux héros (Channing Tatum et Jamie Foxx) n'échangeant aucune alchimie pendant que les bad guys du film et leurs motivations sont d'une sobriété désarmante. Ainsi, ce 14e long-métrage reste un film d'action mineur pour Roland Emmerich et l'un des moins kiffants de l'année.

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le 10 avr. 2019

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