White House Down peut se targuer d'une chose : son hypnotisme. Je n'ai pas réussi à décoller les yeux de l'écran durant les deux très longues heures que son visionnage m'a coûté. C'est simple, j'étais totalement impressionné. Comment un réalisateur peut il à ce point nous sortir un tel dégueuli de bêtises à la seconde? On est pourtant habitué avec Roland Emmerich, le réalisateur allemand le plus américain du monde. En terme de patriotisme grossier, de valeurs familiales outrancières et d'action décérébrée, ce dernier sait toujours taper dans le haut du panier. Cependant, il y a toujours ce petit goût de second degré qui rend l’expérience grisante malgré le matraquage de clichés que ses films nous imposent.
Ici malheureusement, le second degré a pris la fuite en courant. Si l'on rit devant ce film, ce n'est pas grâce à la finesse des dialogues ou au jeu des acteurs, mais plutôt à cause de l'ascension vers les sommets de l'absurdité que le réalisateur semble vouloir atteindre. Le seul speech de base est absurde : un agent de sécurité se retrouve pris au milieu d'une attaque sur la maison blanche et va décider de sauver seul le président des Etats-Unis ainsi que sa fille qui a été prise en otage. Et bien-sûr, plutôt que d'envoyer les forces spéciales pour déloger les terroristes quitte à sacrifier les otages, on préfère laisser faire notre bon héros à la grande classe américaine.
Sauf que n'est pas John McClane qui veut, et même si le film tente à chaque instant de nous faire croire qu'il peut faire aussi bien que Die Hard, il faut bien constater que la sauce ne prend pas. On retrouve pourtant tous les grands moments de son modèle : les parties de cache-cache dans les conduits d'aération et les cages d'ascenseurs, le geek excentrique qui hacke tous les systèmes, le duel entre l'antagoniste et le héros, etc. Un beau petit copié collé qui ne prend finalement aucun risque et applique plan par plan une recette qui marche.
En soi, même sans être original, la réalisation et le montage ne sont donc pas totalement à jeter puisqu'ils appliquent avec beaucoup de respect une formule qui a déjà fait ses preuves. Seulement cette réalisation laissée en pilote automatique combinée avec la grossièreté de son histoire et de ses dialogues donne un film pauvre et sans saveur. Un film de mauvais goût à ne pas mettre entre toutes les mains.