Cette uchronie révèle sous un autre jour les aspects néfastes du racisme & les inégalités aux USA.

Premier long-métrage pour Desmond Nakano qui nous entraîne en plein cœur d’une Amérique alternative où les afro-américains dominent face aux américains blancs. L’action du film se situe de nos jours, à la différence que la situation entre les noirs et les blancs est ici inversée.


Les blancs représentent la classe ouvrière, les opprimés & les minorités, tandis que les noirs représentent l’aristocratie et les classes privilégiées (en témoigne cet exemple flagrant : lors d’un gala de charité, tous les invités sont des noirs alors que les enfants déshérités eux, sont blancs). Imaginez un instant si les rôles sociaux & culturels étaient inversés (les blancs travaillent pour les noirs, les blancs se font contrôler/arrêter par la police, les blancs trafiquent dans la rue et quant aux noirs, ils incarnent la réussite, ils trust même tous les programmes de la télévision (talk-show, séries télévisées, films, publicités, …)).


Première réalisation pour Desmond Nakano, qui surprend et déroute. Car l’histoire même du film ne vient pas réellement prendre racine dans ce « racisme inversé », c’est un simple ouvrier qui se fait licencier et décide sur un coup de tête de kidnapper son employeur. Le scénario n’a en réalité rien de transcendant, c’est d’ailleurs cela que l’on pourra lui reprocher, car à avoir développé une telle idée en parallèle (le racisme) on aurait aimé que le film aille dans une autre direction, qu’il nous emmène plus loin.


White Man (1995) aurait mérité un tout autre traitement et surtout, il aurait mérité une toute autre reconnaissance. Boudé lors de sa sortie en salles, le film nous offre un superbe tandem avec John Travolta & Harry Belafonte. Travolta venait de tourner dans Pulp Fiction (1994), la logique aurait voulu que le film cartonne à sa sortie, il n’en sera rien.


Cette petite coproduction franco/américaine (via UGC & Band Apart, la société de Tarantino) budgétée à 7 millions de $ vaut la peine d’être vue, cette uchronie révèle (s’il ne le fallait encore) sous un autre jour les aspects néfastes du racisme et les inégalités aux Etats-Unis.


(critique rédigée en 2008, réactualisée en 2020)


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« Sale con obséquieux »


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