C'est un secret de polichinelle de confesser que je n'aime pas les distributions Netflix. La plupart du temps elles sonnent l'alerte de créations laides, poseuses et complaisantes appesanties par le manque de supervision, de compromis et d'écrémage artistique. Pire, il arrive même que la plateforme serve de tremplin à des machins hystériques, clinquants et vociférants comme Athena ; plus proches de l'exercice de style putassier que du cinéma à message. Après, bien entendu, il y a des exceptions. Récemment, j'ai apprécié le Bardo d'Iñárritu et j'ai adoré Marriage Story à l'époque de sa sortie. Bref, tout ça pour dire que je redoutais le contenu de ce White Noise.
Et j'avais raison tant l'ambition du projet est à la hauteur de la déception d'ensemble. Il faut dire que, quitte à adapter un bouquin inadaptable à l'écran, j'aurais plus vu Charlie Kaufman ou Aronofsky plutôt qu'un cinéaste hipster comme Noah Baumbach. Ce dernier n'est tout simplement pas l'homme de la situation. Le gars est doué pour les tranches de vie un peu feel-good, les tons primesautiers et les tirades fulgurantes. Par contre, lorsqu'il s'agit de flirter avec le cauchemar surréaliste, l'hystérie éreintante et l'humour noir ; il n'a pas les épaules et s'y prend comme un puceau. C'est un peu comme si on demandait à Zemeckis d'adapter Pop. 1280. Quelquefois rester dans sa zone de confort ça a du bon.
Le spectateur cerne parfaitement l'intention de dénonciation de l'absurdité consumériste mais l'exécution est boursoufflée, disparate et plus qu'approximative noyée sous une logorrhée diarrhéique destinée à camoufler une indigence de traitement, un déficit émotionnel et l'extrême maigreur de la satire. À noter que cette séquence de fin en mode comédie musicale, en plus d'être totalement ridicule et hors de ton, est un flagrant aveu d'impuissance.
Après Nope, c’est la deuxième fois que je suis déçu par un nuage cette année. Faudrait pas que ça devienne une habitude.