Comment transformer un comics en thriller lambda

Whiteout à la base, c'est un comics. Un comics tellement prenant que depuis sa lecture, j'achète tout ce que fait Greg Rucka, le scenariste.

En gros cela parle d'une policière qui travaille en antarctique et que se retrouve à devoir enqueter sur un meurtre à quelques jours de son retour vers un climat plus clément.

La force du comics, c'etait son ambiance. On sentait bien qu'au moindre faux pas, c'etait la mort. Et puis il y avait cette histoire, sordide et deprimante. Avec un personnage principal tout aussi torturé.

Dans le film, tout cela a perdu en saveur. L'heroine un peu moche et boulotte est remplacé par Kate Beckinsale. Et que fait-elle dans la première scene ? Elle prend une douche ! Je me souviens de la faune des différentes bases du comics comme étant relativement hostiles. Ici, on fait la fête !

Mais là où l'adaptation fait le plus mal, c'est visuellement. Alors que dans le comics on se rendait bien compte que si on s'eccartait les cordes reliant les diffrents batiments, il était impossible de retrouver son chemin, dans le film ce n'est pas du tout le cas. Comment comprendre que l'héroine, poursuivie par un tueur pas très sympatique, perde du temps à rattacher son mousqueton à la corde alors que l'on voit clairement le batiment où elle veut aller. On retrouve presque le grotesque de Red is Dead avec la tentative d'ouverture de la porte de la decapotable.

Et puis il y a les flashbacks toutes les 5min, pour etre sur que tout le monde a bien compris qu'elle n'est pas bien dans sa peau. Est-ce que c'est parce qu'ils ne font pas confiance à Beckinsale pour pouvoir faire comprendre cela rien qu'avec son jeu, ou au public trop bête pour piger ? Le ponpon etant bien sur un flashback de la scene precedente ! Dès fois qu'on ne fasse pas le rapport entre le fait qu'elle se reveille en sursaut et le fait qu'elle ait failli se faire tuer 5min avant.

Bref, ils ont enlevé tout ce qui faisait la subtilité du comics et on se retrouve avec un produit bien fade, surtout si on connait l'original.