Plutôt que de se référer à A Star is Born, l'affiche aurait pu citer le cinéma de Ken Loach, pour son côté rugueux mais l'accroche aurait été moins percutante. L'histoire de cette écossaise éprise de Country ressemble à un conte de fées contrarié ou alors à une sorte de drame musical sur l'air de "allez jusqu'au bout de vous rêves sinon vous ressentirez l'amertume de la frustration toute votre existence." De là à ne pas espérer autre chose qu'un scénario convenu, c'est effectivement ce à quoi on assiste, en partie. Mais d'une part les intermèdes musicaux sont d'excellente facture, y compris quand la fibre Country n'habite pas votre corps (C'est quoi, cette musique ? Trois accords et la vérité. Ah, ok), et d'autre part le récit ne suit pas une ligne toute droite vers le bonheur même s'il s'agit d'un feel good movie avec de la mélancolie à l'intérieur. Il y a quelques lourdeurs dans Wild Rose, des raccourcis narratifs et des personnages dont la psychologie est assez illogique (la grand-mère, les enfants) mais son héroïne a beau être souvent agaçante, à croire que le chemin entre Glasgow et Nashville est bordé de roses (justement), il y a un élément qui balaie joliment toutes nos préventions et objections. Il a un nom : Jessie Buckley (rien à voir avec Jeff), la comédienne irlandaise qui mettait le feu à Jersey Affair. Une actrice à l'étoffe rare, dont le talent dramatique supérieur et la voix magnifique illuminent ce Wild Rose. C'est à elle que l'on doit l'émotion du film et une sacrée chair de poule lors du concert final.